La Corée du Sud a fait ses adieux dimanche à l'ex-président Kim Dae-jung, ancien prix Nobel de la Paix et artisan d'une politique d'ouverture envers Pyongyang, dont les obsèques ont été célébrées devant des milliers de personnes réunies à Séoul.

Kim, qui est décédé mardi à l'âge de 85 ans, a été «un grand leader de l'histoire moderne» qui a gagné le respect du monde entier, a déclaré le premier ministre Han Seung-Soo lors d'une cérémonie réunissant 20 000 personnes devant le Parlement. Ce lieu avait été choisi pour les obsèques afin de souligner la contribution de Kim à la démocratie sud-coréenne.

Artisan d'une politique d'ouverture envers la Corée du Nord, l'ex-président (1998-2003) fut le premier chef d'État du Sud à se rendre à Pyongyang où il signa, le 15 juin 2000 avec son homologue nord-coréen Kim Jong-il, une déclaration commune marquant le réchauffement des relations.

Sa politique du «rayon de soleil», inspirée de l'Ostpolitik allemande de Willy Brandt, lui avait valu le prix Nobel de la Paix en 2000.

Dans un geste sans précédent, Pyongyang avait dépêché vendredi une délégation, forte de six hauts responsables, pour rendre hommage à l'ex-chef de l'État. Celle-ci a quitté Séoul dimanche sans participer à la cérémonie mais à l'issue d'une rencontre avec le président sud-coréen, Lee Myung-bak, auquel elle a transmis un message oral du numéro un nord-coréen.

Cette rencontre fait naître l'espoir d'une détente, après plus d'un an de graves tensions entre les deux voisins, toujours officiellement en guerre depuis le sanglant conflit de 1950-53.

Le gouvernement sud-coréen a décrété six jours de deuil national en mémoire de Kim. Depuis son décès, quelque 550 000 personnes ont déjà visité des lieux de prière pour lui rendre hommage. Il doit être inhumé dans le cimetière national de Séoul.