Le procès de la prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi a repris vendredi pour sa dernière phase avec les plaidoiries de la défense.

Alors que le verdict est attendu le mois prochain, ce procès a suscité de vives condamnations au sein de la communauté internationale qui accuse la junte d'avoir cherché un prétexte pour prolonger la détention d'Aung San Suu Kyi à l'approche des élections prévues l'an prochain.

Jeudi à la veille de cette reprise, les avocats d'Aung San Suu avaient finalement été autorisés par la junte birmane à la rencontrer deux heures durant pour finaliser leur plaidoirie de 23 pages. Parmi ces avocats se trouve Nyan Win, qui est également porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de Suu Kyi.

Le procès a été ajourné vendredi matin après les plaidoiries de la défense, dont aucun détail n'a filtré. Il reprendra lundi avec celle de l'accusation, a rapporté sous couvert de l'anonymat un diplomate occidental qui a assisté à la procédure.

Aung San Suu Kyi, 64 ans, est détenue à la prison d'Insein. L'opposante, qui a passé près de 14 des 20 dernières années en résidence surveillée, risque cinq ans de prison si elle est reconnue coupable d'avoir violé les termes de son assignation à résidence à la suite de l'intrusion d'un Américain dans sa demeure début mai.

Également poursuivi par la justice birmane, l'Américain, John Yettaw, 53 ans, dit avoir voulu la mettre en garde après avoir rêvé qu'elle serait assassinée. Il s'était introduit dans le complexe en traversant un lac à la nage et est resté deux jours chez elle avant de repartir. Il a été interpellé sur le chemin du retour. Deux femmes membres de la LND qui vivaient avec Aung San Suu Kyi sont également jugées pour les mêmes chefs que la prix Nobel de la paix.