La Corée du Nord a qualifié mercredi d'«inintelligente» la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, qui participe actuellement à un forum régional sur la sécurité en Thaïlande largement consacré au dossier nucléaire nord-coréen.

Un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par l'agence officielle KCNA, a accusé Mme Clinton d'avoir «fait une série des remarques vulgaires indignes de sa position (...). Ses paroles suggèrent qu'elle est inintelligente», a-t-il ajouté. «Nous ne pouvons pas faire autrement que de considérer Mme Clinton comme une drôle de femme, car elle aime user d'une telle rhétorique, ignorante des usages élémentaires au sein de la communauté internationale».

«Tantôt elle ressemble à une écolière, tantôt à une retraitée allant faire des courses», a-t-il ironisé.

La Corée du Nord ripostait à aux propos tenus cette lundi dans une interview à la chaîne ABC par Mme Clinton alors qu'elle se trouvait en Inde. Dans cet entretien, la cheffe de la diplomatie américaine avait accusé Pyongyang de se servir de son programme nucléaire et de ses essais balistiques pour avoir l'attention de Washington. Elle avait ajouté que les États-Unis ne se laisseront pas prendre au piège des provocations nord-coréennes. «C'est peut-être la mère en moi qui parle, mais l'expérience que j'ai des enfants en bas âge, des adolescents et des gens qui, en général, ont besoin d'attention; je dis: ne cédez pas», avait-elle déclaré.

La Corée du Nord est coutumière des attaques verbales ad hominem, partie intégrante de sa diplomatie de l'escalade, particulièrement en période de crise.

L'ex-secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice avait été traitée «d'imbécile politique» en juillet 2006 après avoir condamné des tirs d'essai de sept missiles nord-coréens.

En novembre 2003, l'agence officielle KCNA avait qualifié le secrétaire américain à la Défense d'alors, Donald Rumsfeld, de «boucher pire qu'Hitler» et de «tyran fasciste».

Les derniers mois ont vu une nouvelle escalade de la Corée du Nord, l'un des pays les plus secrets et fermés au monde. Elle a culminé quand le régime communiste a lancé un nouveau défi à la communauté internationale en effectuant, le 25 mai, son deuxième essai nucléaire depuis celui de 2006.

Cet essai, suivi de plusieurs tirs de missiles, a été condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU qui a alourdi les sanctions déjà en vigueur contre Pyongyang. Les Nord-coréens ont réagi avec une extrême virulence, menaçant de ne jamais renoncer à leurs ambitions nucléaires et d'utiliser leur plutonium à des fins militaires.