La pression monte au sein du Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre japonais Taro Aso, mal aimé des sondages, pour le contraindre à la démission avant les élections législatives de fin août que l'opposition est quasiment assurée de remporter.

Des dissidents du parti conservateur ont récolté les signatures de 133 parlementaires, parmi lesquels des membres importants du gouvernement, afin de réclamer une réunion urgente des élus du PLD des deux chambres du Parlement, a indiqué jeudi un responsable du parti.

 

«J'ai dit franchement au Premier ministre que le PLD serait gravement touché (aux prochaines élections) si nous ne prenons pas des mesures pour sortir de cette situation», a dit le ministre des Finances Kaoru Yosano, l'un des signataires, à l'issue d'une rencontre avec M. Aso mercredi soir.

 

M. Aso, 68 ans, dont le parti vient de subir une défaite humiliante à des élections locales à Tokyo, a annoncé qu'il allait dissoudre la Chambre des députés la semaine prochaine et convoquer des législatives anticipées pour le 30 août.

 

Sa cote de popularité, minée par ses volte-face, ses gaffes à répétition, sur fond de grave récession économique, a atteint jeudi un nouveau record à la baisse, avec 16% de satisfaits, le score le plus bas depuis son accession au pouvoir en septembre 2008, selon un sondage publié par l'agence de presse Jiji.

 

Dans ces conditions, l'opposition dominée par le Parti démocrate du Japon (PDJ) semble bien placée pour remporter le scrutin et écarter le PLD du pouvoir qu'il détient quasiment sans interruption depuis plus d'un demi-siècle au Japon.

 

Prêts à tout pour sauver leur siège dans la débâcle qui s'annonce, un certain nombre de parlementaires veulent profiter de la réunion des élus du PLD pour réclamer le remplacement de M. Aso à la tête du parti, en espérant qu'un nouveau visage pourrait limiter les dégâts. Au Japon, le chef du parti vainqueur des élections législatives est désigné Premier ministre. Le secrétaire général du PLD, Hiroyuki Hosoda, s'est engagé à «envisager sans tarder» la convocation d'une telle réunion. Toutefois, il reste peu de temps avant la dissolution probablement mardi de la Chambre des députés.