L'envoyé spécial des Nations unies Ibrahim Gambari est arrivé vendredi en Birmanie pour préparer le terrain à une éventuelle visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a constaté un journaliste de l'AFP.

M. Gambari doit séjourner jusqu'à samedi à Rangoun où il doit rencontrer des représentants du ministère des Affaires étrangères, selon des responsables birmans. Avant cela, il doit se rendre vendredi en fin de journée à Naypyidaw, nouvelle capitale administrative située dans le centre du pays pour des discussions avec des responsables du régime, selon la même source.

Dans l'immédiat, il n'est pas prévu que M. Gambari rencontre la lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, emprisonnée depuis le 14 mai pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence en recevant un Américain, selon ces responsables birmans.

Un procès a été intenté à Mme Suu Kyi, qui est passible de cinq ans de prison, mais les autorités semblent avoir ralenti le processus de jugement en raison de la véhémence des réactions internationales.

Son procès doit de poursuivre vendredi à la prison de Insein, a indiqué Nyan Win, son avocat et porte-parole de sa formation d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui ne savait pas si M. Gambari rencontrerait Mme Suu Kyi.

«Comme lors de sa précédente visite, il (M. Gambari) pourrait rencontrer Aung San Suu Kyi mais nous ne disposons pas encore de l'information», a déclaré Nyan Win à l'AFP.

L'ONU n'a cessé d'exiger la libération de tous les prisonniers politiques en Birmanie, y compris de Mme Suu Kyi, ainsi qu'une démocratisation du système politique. Ces efforts n'ont, pour l'instant, abouti à aucun résultat tangible.

Ibrahim Gambari rendra compte des résultats de sa nouvelle mission à Ban Ki-moon qui décidera si les conditions sont réunies pour qu'il se rende en Birmanie dans la foulée d'un séjour qu'il doit effectuer au Japon du 30 juin au 2 juillet.

M. Ban était déjà venu en Birmanie en mai 2008, mais l'objet de cette mission avait été strictement limité, par les autorités birmanes, aux efforts humanitaires après le passage du cyclone Nargis (138 000 morts).

De puissants appels se sont multipliés à travers le monde pour obtenir l'arrêt du procès de Mme Suu Kyi et sa libération inconditionnelle. Elle a été privée de liberté pendant plus de 13 des 19 dernières années.

Une condamnation l'écarterait du paysage politique, alors que la junte veut organiser des élections controversées l'année prochaine. L'armée est au pouvoir depuis 1962 en Birmanie.