Un avocat de premier plan de Shanghai a été brutalisé par la police chinoise pendant une période d'interpellation qui a duré neuf heures, a affirmé mardi un groupe de défense des droits de l'Homme.

Zheng Enchong, qui a souvent défendu des Chinois victimes d'expropriations, a été interpellé la semaine dernière dans le cadre d'une «enquête économique», a indiqué le China Human Rights Lawyers Concern Group, basé à Hong Kong.

Mercredi dernier, Zheng a été giflé plusieurs fois par des policiers, frappé sur le derrière de la tête, et on a essayé de lui brûler les lèvres et les paupières avec des cigarettes, selon le secrétaire éxécutif de groupe de défense des droits de l'Homme, Patrick Poon. Il a également été déshabillé pour ne garder que ses sous-vêtements.

Aucun responsable de la police n'était joignable mardi, l'avocat non plus.

La détention de Zheng était apparemment liée à son travail au sein de la Ligue des Victimes Chinoises, une organisation qui défend les victimes d'évictions forcées dans la métropole de l'Est, selon M. Poon.

«C'est assurément une campagne d'intimidation», a dit celui-ci à l'AFP. «Il a été averti pas seulement une fois, mais plusieurs, de ne pas prendre part à cette Ligue».

Depuis qu'il a été libéré en juin 2006 après une peine de deux ans de prison, Zheng a été interpellé 62 fois, mais la dernière a été la plus violente, selon M. Poon, qui a eu des contacts avec des proches de l'avocat chinois.

Zheng, un chrétien, avait été emprisonné en 2004 pour avoir tenté de lancer des poursuites contre le gouvernement dans des dossiers d'évictions forcées. Il est sous surveillance policière constante depuis son élargissement il y a trois ans.