Les dirigeants de l'UE ont menacé vendredi la Birmanie de nouvelles sanctions si les autorités ne libéraient pas l'opposante Aung San Suu Kyi et les autres prisonniers politiques.

Dans une déclaration commune publiée à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, ils réclament «la libération immédiate et inconditionnelle d'Aung San Suu Kyi».

Le prix Nobel de la paix, qui a fêté vendredi son 64ème anniversaire en prison, est jugée depuis le 18 mai pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence.

«Si elle n'est pas libérée, avec tous les autres prisonniers politiques, cela portera atteinte à la crédibilité des élections. L'UE répondra avec de nouvelles mesures ciblées», ajoute la déclaration des dirigeants européens, qui ne fixe pas de date limite.

«Cela signifie que nous sommes prêts à examiner de nouvelles sanctions en relation avec la Birmanie», a indiqué le premier ministre britannique Gordon Brown au cours d'un point de presse.

Les sanctions européennes contre la Birmanie, renforcées en 2007, incluent déjà un embargo sur les armes, une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs d'une dizaine de responsables de la junte, la limitation des relations diplomatiques, une interdiction d'importation sur le bois, les métaux, les minerais, et les pierres précieuses ou semi-précieuses, ainsi que sur de nouveaux investissements dans des entreprises birmanes de ces secteurs.

L'Union européenne, qui a déjà appelé plusieurs fois solennellement à la libération d'Aung Dan Suu Kyi, est partagée sur l'opportunité de renforcer davantage ses sanctions contre le régime, plusieurs pays doutant de l'efficacité d'une telle mesure.

En mai, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient demandé à leurs experts d'«examiner des idées» pour renforcer les mesures en place contre le régime birman, qui sont déjà les plus sévères de l'arsenal de sanctions européennes. Mais ils attendent le verdict du procès du prix Nobel de la paix pour trancher.