Le premier ministre indien Manmohan Singh a renouvelé mercredi son appel à faire la paix avec le Pakistan, mais à la condition qu'Islamabad éradique le «terrorisme» islamiste de son territoire.

M. Singh s'exprimait depuis l'avion qui le ramenait d'Ekaterinbourg, en Russie, où il a rencontré mardi le président pakistanais Asif Ali Zardari, en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS - Russie, Chine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan), au sein de laquelle l'Inde et le Pakistan ont le statut d'observateurs.Si les dirigeants pakistanais font preuve «de courage, de détermination et du sens de l'État pour s'engager sur l'autoroute de la paix, l'Inde fera plus de la moitié du chemin», a déclaré le premier ministre, cité par l'agence officielle Press Trust of India (PTI), en répétant ce qu'il avait dit la semaine dernière.

«J'ai déjà parlé dans le passé de ma vision d'un sous-continent théâtre de coopération et de l'intérêt vital des peuples de la région à vivre en paix. À cette fin, nous devons encore essayer de faire la paix avec le Pakistan», a insisté M. Singh.

Mais «il est essentiel que le Pakistan prenne des mesures fortes et efficaces contre les ennemis de la paix», a conclu le chef du gouvernement indien, en allusion à des organisations islamistes armées pakistanaises.

Lors de leur entrevue mardi, M. Singh avait prévenu M. Zardari que le territoire pakistanais ne devait «pas être utilisé pour des actes terroristes» contre l'Inde.

Aucun pourparler au plus haut niveau n'avait eu lieu entre l'Inde et le Pakistan depuis les attentats islamistes de Bombay (174 morts, dont neuf des dix assaillants) du 26 au 29 novembre 2008 et imputés à un groupe armé pakistanais, avec la complicité présumée des services de renseignements militaires d'Islamabad.

Ces attaques ont entraîné le gel du laborieux processus de paix amorcé en janvier 2004 entre les deux puissances nucléaires militaires d'Asie du Sud qui se sont fait trois fois la guerre depuis leur indépendance en août 1947.