Les deux journalistes américaines condamnées la semaine dernière à 12 ans de travaux forcés en Corée du Nord pour entrée «illégale» dans le pays, ont avoué avoir mené une campagne de dénigrement à l'égard du régime, a affirmé mardi l'agence officielle KCNA.

Selon KCNA, dont les dépêches sont reçues à Séoul, les deux reporters ont confessé lors de leur procès, avoir tenté «d'isoler et d'étouffer» le système politique nord-coréen.

Lors de ce procès à huis-clos, les «criminelles ont accepté le verdict», ajoute l'organe de propagande du régime.

Toujours selon KCNA, les deux femmes ont traversé illégalement la frontière «afin de tourner des films et les utiliser dans le cadre d'une campagne de dénigrement sur la question des droits de l'Homme au sein de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord)».

Dans un verdict annoncé le 8 juin et malgré les nombfeux appels à la clémence émanant de l'étranger, un tribunal nord-coréen a condamné l'Américano-Coréenne Euna Lee et de la Sino-Américaine Laura Ling à 12 ans de travaux forcés.

Les deux journalistes, qui travaillent pour la chaîne télévisée californienne Current TV, avaient été arrêtées le 17 mars pour avoir, selon Pyongyang, commis des «actes hostiles» et pénétré illégalement sur le territoire nord-coréen.

Ces récentes condamnations surviennent dans un contexte de graves tensions internationales depuis le deuxième essai atomique nord-coréen.

La Corée du Nord a procédé le 25 mai à un nouvel essai souterrain, sanctionné par l'ONU, avant de lancer une série de missiles de courte et moyenne portée et d'annoncer n'être plus liée par l'armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.

En réaction à cet essai, le deuxième après celui d'octobre 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé vendredi, à l'unanimité, d'alourdir son régime de sanctions, notamment financières.

Pyongyang a réagi avec une extrême virulence à ces représailles, menaçant de ne pas renoncer à ses ambitions atomiques et d'utiliser son plutonium à des fins militaires.

Pyongyang s'était auparavant retiré des négociations multilatérales sur son programme d'armement nucléaire après une précédente condamnation en avril par l'ONU, cette fois-ci pour un tir controversé d'une fusée balistique effectué le même mois.

Selon des experts, le régime stalinien voudrait utiliser les deux journalistes comme monnaie d'échange pour faire pression sur Washington et pousser la nouvelle administration Obama à des discussions directes.