La communauté internationale a salué l'adoption par l'ONU vendredi d'une résolution alourdissant les sanctions contre la Corée du Nord en réponse à son essai nucléaire du 25 mai, Washington soulignant cependant sa crainte d'une nouvelle «provocation» de Pyongyang.

Le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, s'est félicité de l'adoption à l'unanimité par les quinze membres du Conseil de sécurité de la résolution 1874 sanctionnant la Corée du Nord, qui selon lui envoie «un message clair et fort» au régime stalinien.

M. Ban a également appelé «les parties concernées à s'abstenir de toute mesure qui puisse exacerber les tensions dans la région et à s'efforcer de réengager le dialogue, y compris dans le cadre des pourparlers à six».  

Voisine et alliée de la Corée du Nord, la Chine, qui participe à ces pourparlers avec les deux Corées, la Russie, les Etats-Unis et le Japon visant à dénucléariser la péninsule coréenne, a souligné la réaction «appropriée et équilibrée» du Conseil de sécurité dont elle est membre permanent.

Pekin a apporté son soutien à la résolution qui instaure notamment un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

De la même façon, la Russie a jugé que «la résolution est pondérée et adaptée à la situation actuelle».

Alliée de Washington dans la région, la Corée du Sud a appelé son voisin du Nord à accepter «ce message clair et décisif de la communauté internationale».     Le Premier ministre du Japon a également appelé Pyongyang à «prendre au sérieux» les sanctions onusiennes.

En Europe, Londres a salué l'adoption du texte qui prévoit aussi un alourdissement des sanctions financières à l'encontre de Pyongyang, appelant à la «prompte» mise en oeuvre des sanctions.

La France s'est aussi félicitée de l'adoption de la résolution et a appelé le régime nord-coréen à «s'abstenir de nouvelles provocations», dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.

Le Canada a estimé que la résolution 1874 «démontre la réaction ferme et unie de la communauté internationale» face à l'attitude «inacceptable» de Pyongyang.

De leur côté, les Etats-Unis se sont montrés prudents en disant qu'ils s'attendaient à ce que la Corée du Nord réagisse à ces sanctions par de nouveaux actes de «provocation», comme un troisième essai nucléaire.

«Etant donné le passé et la propension de la Corée du Nord aux agissements irresponsables et dangereux, il ne serait pas surprenant que la Corée du Nord réagisse à ce régime de sanctions très dures d'une manière qui constituerait un nouvel acte de provocation et de déstabilisation», a déclaré l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice.  

 «Dans cette éventualité, nous continuerons à faire ce que nous nous sommes engagés à faire aujourd'hui, à savoir appliquer dans toute son étendue le régime de sanctions le plus fort, le plus dur qui existe aujourd'hui contre aucun pays», a-t-elle ajouté à l'issue d'une rencontre avec le président Barack Obama.

Elle a défendu un «régime (de sanctions) très vigoureux et très dur» contre le reproche de ne pas être assez contraignantes, voire assorties de dispositions prévoyant un recours à la force.

Pyongyang est déjà sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité prévues par la résolution 1718, adoptée en octobre 2006 après son premier essai nucléaire.