Le Club des correspondants étrangers en Chine a condamné mardi les restrictions et le harcèlement imposés par les autorités chinoises aux journalistes à l'approche du 20e anniversaire de la répression des manifestations de Tiananmen jeudi.

«Le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) déplore les restrictions imposées aux journalistes qui tentent de couvrir le 20e anniversaire de la répression militaire des manifestants de la place Tiananmen en 1989», a déclaré le Club dans un communiqué.

Le FCCC, que les autorités chinoises refusent de reconnaître, a recensé au moins trois cas récents de journalistes n'ayant pas pu faire leur travail sur la place Tiananmen et de sources intimidées.

Un caméraman étranger a ainsi affirmé avoir été emmené au commissariat la semaine dernière après avoir voulu filmer sur la place, la police l'accusant d'avoir provoqué un «incident».

Par ailleurs, selon le FCCC, une équipe de télévision étrangère a été entourée par cinq voitures de police pendant qu'elle interviewait des étudiants à l'Université de Pékin, l'un des berceaux de la contestation en 1989.

Plus tard, les étudiants qu'elle avait interviewés ont été interrogés par la police.

Le même jour, l'équipe a été emmenée au commissariat et interrogée pendant deux heures après avoir interviewée des mères de victimes de la répression, selon le communiqué de l'association des journalistes étrangers.

Cette dernière «appelle les autorités à permettre aux journalistes d'effectuer leur travail et de mettre fin aux intimidations des citoyens chinois qui exercent leur droit inscrit dans la Constitution de s'exprimer auprès des reporters», a déclaré son président Jonathan Watts dans le communiqué.

La Chine a renforcé les mesures de sécurité, sur la place Tiananmen, centre politique du pays, et à ses abords, à l'approche de l'anniversaire sensible de la répression du mouvement démocratique, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989.