Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a repris mercredi matin sa session extraordinaire sur le Sri Lanka, alors que les négociations sur un texte final s'avèrent toujours difficiles.

Un diplomate occidental interrogé par l'AFP a «déploré» que le Sri Lanka ait déposé lundi soir une nouvelle version de document final jugé «tout aussi problématique» que le précédent.Ce nouveau texte, soutenu entre autres par la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Arabie saoudite et Cuba est placé sous le signe de «l'assistance» au Sri Lanka dans le domaine des droits de l'homme.

Il «loue» les autorités de Colombo pour ses mesures envers les quelque 300.000 déplacés internes, selon les estimations de l'ONU, et «accueille favorablement» ou «encourage» le Sri Lanka pour ses «efforts» ou ses «engagements» dans le domaine des droits de l'homme.

«Nous déplorons fortement l'attitude et la méthode du Sri Lanka», a poursuivi le diplomate occidental, selon lequel le nouveau texte de Colombo ne reprend «aucun des points essentiels» réclamés par les Occidentaux et les pays latino-américains à l'origine de cette session extraordinaire.

Ce groupe réclame notamment, dans un projet de texte déposé lundi par la Suisse, une enquête sur «toutes» les violations commises lors du conflit entre forces gouvernementales et rébellion des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), des mécanismes de lutte contre l'impunité, le libre accès des humanitaires aux populations civiles, en particulier les déplacés dans les camps, et la liberté de mouvement pour ceux-ci.

Selon ce diplomate, la nouvelle mouture du texte sri-lankais a été déposée «alors que nous avions convenu de discuter d'abord des amendements que nous proposions».

Pour l'ambassadeur d'Urugay Alejandro Artucio Rodríguez interrogé par l'AFP, le Sri Lanka commettrait «une erreur politique grave» en n'acceptant pas les amendements proposés. «Ils ont gagné la guerre. C'est le moment de montrer un signe d'ouverture», a-t-il commenté.

Faute d'accord sur un document final commun, les 47 membres du Conseil devront voter sur le projet de résolution du Sri Lanka, car déposé le premier.