Plus divisés que jamais, les partis politiques indiens s'activaient fermement pour former de nouvelles alliances jeudi au lendemain de la cinquième et dernière phase des législatives qui auront duré un mois.

Les sondages réalisés à la sortie des urnes indiquent qu'aucun parti n'est en mesure d'obtenir la majorité au Parlement. Mercredi, plus de 100 millions d'électeurs de neuf Etats étaient inscrits et devaient choisir les titulaires de 86 sièges sur les 543 que comptent l'assemblée indienne, la Lok Sabha (Chambre du peuple). Il s'agissait de la dernière étape d'une série de scrutins qui ont vu 714 millions d'électeurs déposer leur vote dans quelque 828.000 bureaux.

Les résultats sont attendus samedi, et selon la Constitution, le nouveau Parlement se réunira le 2 juin.

A l'issue de ces législatives étalées sur un mois, il ne devrait pas se dégager de majorité claire pour conduire le pays, selon les observateurs, alors que l'Inde est elle aussi confrontée à la crise économique mondiale.

Ni la majorité sortante, le Parti du Congrès du Premier ministre Manmohan Singh, ni la principale formation d'opposition, le Bharatiya Janata Party (BJP) de L.K. Advani, ne semblent en position d'atteindre la majorité à la Lok Sabha (Chambre du peuple). Celui qui obtiendra le plus grand nombre de sièges sur les 543 que compte la chambre basse sera probablement contraint de conclure un accord de coalition avec certains des innombrables partis défendant des intérêts particuliers ou régionaux.

Les violences qui ont émaillé les trois premières phases du scrutin étaient essentiellement concentrées dans l'est et le centre de la fédération indienne, où la guérilla maoïste lutte depuis des décennies pour les droits des plus pauvres. Au cours de la quatrième phase qui concernait principalement le Cachemire, les séparatistes appelaient à boycotter et des dizaines de protestataires favorables à l'indépendance de cet Etat ou à son rattachement au Pakistan voisin se sont heurtés aux forces de l'ordre. Des violences ont également éclaté dans l'Etat du Bengale-Occidental où au moins deux personnes.

Cette quatrième phase concernait également les électeurs de la capitale fédérale de New Delhi et sept Etats de la fédération dont plusieurs régions de l'Etat de l'Uttar Pradesh, le plus peuplé de la fédération, ainsi que le Cachemire indien. Au total, près de 95 millions d'électeurs inscrits devaient désigner 85 sièges à pourvoir à la Lok Sabha. Selon des représentants des autorités électorales, le taux de participation s'est élevé à environ 57%.

Au Cachemire, où seuls 24% des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes, des milliers de soldats portant des gilets pare-balles et armés de fusils d'assaut avaient quadrillé les rues de la capitale d'été, Srinagar, ville où le taux de participation n'a atteint que 11%, selon des responsables électoraux, sur fond d'appel au boycott lancé par les séparatistes et de grève générale.