Le Pakistan a annoncé samedi soir la création d'une cour d'appel islamique pour la vallée de Swat et d'autres régions du nord-ouest du pays dans le cadre d'un accord de paix destiné à mettre fin à deux années de combats entre les forces de sécurité et les talibans.

Cette annonce officielle est intervenue alors l'armée venait de repousser un assaut des forces talibanes contre un avant-poste dans la zone tribale. L'accrochage a fait 18 morts et prouvé que l'armée ne contrôlait pas cette région frontalière avec l'Afghanistan. L'accord de paix conclu en février, dénoncé comme une capitulation face aux talibans par Washington, prévoit l'imposition de la loi islamique dans ce secteur du nord-ouest du Pakistan. Des responsables régionaux assurent que cette concession gouvernementale devrait convaincre un grand nombre de combattant à déposer les armes tout en isolant les extrémistes.

«À présent, tout individu portant une arme sera considéré comme un rebelle et jugé par les tribunaux Qazi», a expliqué Mian Iftikhar Hussain, ministre de l'Information de la province du nord-ouest. Selon lui, deux juges de la nouvelle cour d'appel ont déjà été nommés et d'autres le seront prochainement.

Dans un entretien que la chaîne CNN comptait diffuser dimanche, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates observe que l'influence croissante des talibans dans ce secteur du pays constitue une «menace existentielle pour le gouvernement démocratique du Pakistan».

Il ajoute que les États-Unis sont disposés à fournir à l'armée pakistanaise la formation et les équipements nécessaires pour faire face à cette menace.

«Il se sont montrés réticents jusqu'à présent. Ils n'aiment pas l'idée d'une présence américaine significative à l'intérieur du Pakistan. Je comprends (...) mais nous souhaitons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les Pakistanais dans cette situation», a-t-il ajouté dans cet entretien, dont l'Associated Press a obtenu la transcription.