L'ex-premier ministre thaïlandais en exil Thaksin Shinawatra a encouragé dimanche ses partisans, les «chemises rouges», à poursuivre les manifestations à Bangkok, et a promis de revenir au pays si les autorités les répriment.

Dans une intervention téléphonique, retransmise en direct devant des milliers de «chemises rouges» qui campent depuis le 26 mars devant le siège du gouvernement à Bangkok, M. Thaksin a remercié les militaires de s'être abstenus de toute violence jusqu'ici et les a appelés à rejoindre les manifestants. Les militaires «peuvent venir rejoindre les +chemises rouges+ pour nous aider à obtenir la démocratie pour le peuple», a-t-il lancé.

«C'est un instant en or. Nous allons écrire l'Histoire et il n'y aura plus jamais de coups d'État en Thaïlande», a poursuivi M. Thaksin depuis un lieu à l'étranger tenu secret.

«Je vais attentivement observer la situation et, s'il y a la moindre violence, je reviendrai en Thaïlande immédiatement. Je ne les laisserai pas employer la force», a encore clamé l'ancien premier ministre.

Le vice-premier ministre thaïlandais chargé de la sécurité, Suthep Thaungsuban, a appelé dimanche la police et l'armée à agir immédiatement pour faire cesser les troubles qui ont éclaté dans Bangkok. Les militaires semblaient cependant extrêmement réticents à employer la force.

Thaksin Shinawatra, 59 ans, ancien homme fort de la Thaïlande renversé par des généraux royalistes en 2006, s'est enfui à l'étranger pour échapper à une condamnation et diverses enquêtes anticorruption dans son pays.

Homme d'affaires controversé, il reste toutefois populaire, en particulier dans les régions rurales du nord. Le 27 mars dernier, il avait fait monter les enchères en accusant deux conseillers du roi de manipuler le jeu politique.