Le président du Sri Lanka, Mahinda Rajapakse, a ordonné dimanche un cessez-le-feu de 48 heures avec la rébellion à l'occasion des fêtes du Nouvel An tamoul qui débutent lundi, ont indiqué les services de la présidence dans un communiqué.

Cette mesure vise à permettre aux civils piégés dans la zone des combats de célébrer la nouvelle année, selon la même source. «(...) Son excellence a ordonné aux forces armées de se cantonner à des opérations défensives durant le Nouvel An», précisent les services de la présidence dans ce texte.

Cette annonce survient alors que l'armée gouvernementale tente de venir à bout depuis plusieurs mois d'un dernier carré de rebelles des Tigres de libération de l'Elam tamoul (LTTE, séparatistes tamouls) dans le nord-est de l'île, soulevant des inquiétudes sur le sort des civils.

L'ONU pense qu'entre 100 000 et 150 000 habitants tamouls sont toujours pris au piège des combats. Colombo les estime à 70 000 et rejette tous les appels à la trêve, accusant les Tigres de se servir des civils comme «boucliers humains».

Fin février, les rebelles tamouls avaient appelé à une intervention de la communauté internationale pour imposer un cessez-le-feu, une offre rejetée par l'armée qui avait exigé que les insurgés déposent au préalable les armes.

Le conflit, qui dure depuis 37 ans, a fait largement plus de 70 000 morts, dont 2 800 civils tamouls depuis le 20 janvier, selon le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay.

Plus de 100 000 personnes ont défilé samedi à Londres pour réclamer un cessez-le-feu au Sri Lanka.

Les médiateurs du conflit  - États-Unis, UE, Japon et Norvège - avaient exhorté jeudi les séparatistes tamouls et le gouvernement srilankais à mettre un terme à leurs combats, qualifiés de «vains».

Un cessez-le-feu entre les Tigres et l'armée a été conclu sous l'égide de la Norvège en 2002 mais il a, dans les faits, volé en éclats depuis l'arrivée au pouvoir fin 2005 du président Mahinda Rajapakse, un nationaliste partisan de la manière forte contre ceux qu'il qualifie de «terroristes».

Les Tigres tamouls, hindouistes, se battent pour l'indépendance du nord et de l'est de l'ex-Ceylan. Cette île située au sud-est de l'Inde est peuplée de 20 millions d'habitants, dont 75% de Cinghalais bouddhistes, et fut colonie britannique jusqu'en 1948.