La Cour suprême du Pakistan se prononcera à partir de mai sur le cas de Nawaz Sharif, le principal leader de l'opposition exclu de la vie politique, après avoir suspendu un verdict qui infligeait la même sanction à son frère, a-t-on appris dans l'entourage des deux frères.

La Cour suprême, faisant suite à un appel déposé par le gouvernement, avait suspendu mardi son verdict rendu le 25 février, et rétabli de ce fait Shahbaz Sharif dans ses fonctions de chef du gouvernement du Pendjab, la province la plus peuplée du Pakistan.

Le même verdict visait Nawaz Sharif, ancien Premier ministre et chef de la Ligue Musulmane du Pakistan (PML-N), le deuxième parti politique du pays, mais la Cour suprême a décidé de statuer ultérieurement sur ce second cas.

Le porte-parole de la PML-N, Siddiqul Farooq, a déclaré jeudi à l'AFP que la Cour suprême allait fixer une date pour les auditions à partir du 7 mai, l'un des avocats de la défense n'étant pas disponible avant cette date.

La décision «a été différée parce qu'aucune élection n'est prévue», a déclaré à l'AFP Khawaja Haris, un avocat de Shahbaz Sharif.

Le verdict de la Cour suprême interdisait en effet aux deux frères de se présenter à des élections, en raison d'anciennes condamnations pénales. Sans suspension du verdict, Shahbaz Sharif n'aurait pas pu retrouver son poste de chef du gouvernement provincial.

Ce verdict avait brusquement amplifié un mouvement de contestation en faveur de l'indépendance de la justice, mené par les avocats et partis d'opposition. Celui-ci n'avait été désamorcé à la mi-mars que sous intense pression des Etats-Unis, inquiets d'un risque de déstabilisation du Pakistan, et de l'armée.

Parmi les mesures d'apaisement alors annoncées, le gouvernement avait décidé de faire appel du verdict frappant les frères Sharif.