Le premier ministre indien Manmohan Singh a exclu mardi toute reprise du processus de paix avec le Pakistan, gelé depuis les attentats de Mumbay (ex-Bombay) fin 2008, tant que les responsables de ces attaques ne seront pas arrêtés et condamnés.

Islamabad doit montrer qu'il «fait tout son possible pour traduire en justice les coupables», a dit M. Singh à des journalistes.

Il répondait à des commentaires du président pakistanais Asif Ali Zardari, qui avait exprimé l'espoir de reprendre des discussions de paix amorcées début 2004 avec New Delhi et de facto suspendues par les deux pays après les attentats de Bombay du 26 au 29 novembre 2008 (174 tués, dont neuf des dix assaillants).

L'Inde, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne imputent le carnage de Bombay au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais, actif au Cachemire.

Ce mouvement --qui a nié toute responsabilité-- aurait entraîné, financé et piloté depuis le Pakistan le commando avec, affirme New Delhi, la complicité de services de renseignements militaires pakistanais (Inter-services intelligence, ISI). Islamabad a démenti, mais admis qu'une partie du complot avait été ourdi sur son sol et annoncé avoir engagé des poursuites contre huit suspects, dont six sont en détention.

L'Inde accuse sans cesse le Pakistan d'être «l'épicentre du terrorisme mondial» et de ne pas en faire assez pour éliminer les «groupes islamistes terroristes» opérant sur son territoire.

Depuis les attentats de Bombay, les deux puissances nucléaires militaires d'Asie du Sud --qui se sont fait trois fois la guerre en 61 ans-- se livrent une incessante joute diplomatique, mais sans avoir jamais pris de mesures drastiques qui pourraient les conduire vers un quatrième conflit.