La Corée du Nord a bien placé un missile sur une rampe de lancement, a confirmé mercredi un responsable américain, soulevant la possibilité que le régime communiste puisse pratiquer un nouveau tir comme le craignent les États-Unis et leurs alliés.

Le responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a indiqué que les informations rapportées mercredi par la presse japonaise étaient «exactes». Il a précisé que le missile serait de type Taepodong 2, un missile à longue portée qui pourrait théoriquement atteindre l'Alaska.

Selon NBC qui cite des responsables américains, «une partie du missile est visible mais le haut est recouvert d'un tissu soutenu par une grue».

L'agence de presse japonaise Kyodo avait affirmé peu avant, en se référant à des sources «proches» des relations nippo-américaines, qu'un missile de ce type avait été placé sur une rampe de lancement.

Le régime communiste nord-coréen avait provoqué une crise internationale à l'été 1998 lorsqu'il avait tiré un missile de longue portée de type Taepodong-1 qui avait survolé une partie du Japon avant de s'abîmer dans l'océan Pacifique.

Cette fois-ci, Pyongyang a averti l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et l'Organisation maritime internationale (OMI) de son intention de mettre en orbite ce qu'il a présenté comme un «satellite de télécommunications», depuis son site de lancement entre le 4 et le 8 avril.

Mais Washington, Tokyo et Séoul redoutent qu'il s'agisse d'un nouvel essai de missile de longue portée.

«Nous avons été tout à fait clairs: l'intention affichée par les Nord-Coréens de lancer un missile, quel qu'en soit le but, est un acte de provocation qui, selon nous, viole la résolution 1718 du Conseil de sécurité», a déclaré la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse à Mexico.

«Nous avons l'intention de porter devant les Nations Unies cette violation (...) si elle allait plus loin», a-t-elle ajouté, au premier jour d'une visite officielle au Mexique.

«Cette action de provocation, en violation de l'autorité des Nations Unies, ne passera pas inaperçue et il y aura des conséquences», a-t-elle déclaré.

Mercredi, le premier ministre japonais Taro Aso a annoncé que le conseil de sécurité du gouvernement se réunirait cette semaine pour décider la mise en place d'un dispositif permettant d'abattre si nécessaire tout missile nord-coréen qui menacerait de toucher le territoire du Japon.

Américains et Japonais ont travaillé sur un bouclier anti-missiles utilisant des engins sol-air et mer-air pour défendre le Japon contre une éventuelle attaque nord-coréenne.

Pyongyang a affirmé qu'il considérerait une interception d'un de ses missiles comme un acte de guerre.

Mardi, la Corée du Nord a prévenu que les négociations à six (les deux Corées, Chine, Russie, Japon, États-Unis) sur la non-prolifération des armes nucléaires échoueraient si de nouvelles sanctions lui étaient imposées par l'ONU pour la punir de ce tir.

Les Nord-Coréens ont prévenu que le premier propulseur auxiliaire de la fusée allait probablement tomber dans la mer du Japon au large de la préfecture japonaise d'Akita (nord), après le lancement, et le deuxième propulseur dans l'océan Pacifique entre le Japon et Hawaii.

La dernière fois que la Corée du Nord a lancé un Taepodong 2, en 2006, celui-ci s'est écrasé quelques secondes après le tir.