L'unique survivant du commando islamiste qui avait attaqué Bombay fin 2008 a comparu lundi devant la justice indienne, mais par visio-conférence, en confirmant être Pakistanais et en acceptant d'être défendu par un avocat commis d'office.

Mohammed Ajmal Amir Iman, alias «Kasab», avait été arrêté le 26 novembre dernier après avoir perpétré un carnage dans la gare principale de Bombay. Il avait été inculpé fin février pour «actes de guerre contre le pays», meurtres et tentatives de meurtres et de violation de la législation sur les armes et les explosifs.

Du fond de sa cellule d'une prison de Bombay, M. Iman a confirmé être originaire de la province pakistanaise du Pendjab, ce que l'Inde a toujours affirmé et que le gouvernement du Pakistan a mis des mois à admettre.

Interrogé via une liaison vidéo, pour des raisons de sécurité, le suspect âgé de 21 ans a également accepté d'être défendu par un avocat qui lui serait fourni par la justice indienne.

«S'il y a un procès, j'aurai besoin d'un avocat», a-t-il dit au juge.

La Constitution de l'Inde du 26 janvier 1950 dispose que chaque accusé a le le droit d'être défendu au cours d'un procès «juste et équitable».

Mais en décembre dernier, le secrétaire honoraire du barreau de Bombay, M.P. Rao, avait dit à l'AFP que compte tenu de la nature exceptionnelle des attentats de Bombay, «la nécessité d'assurer à "Kasab" un procès équitable n'était pas vraiment justifiée».

L'Inde, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne imputent le carnage de Bombay (174 tués, dont neuf des dix assaillants) au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais, actif au Cachemire.

Ce mouvement --qui a nié toute responsabilité-- aurait entraîné, financé et piloté depuis le Pakistan le commando de 10 assaillants avec, affirme New Delhi, la complicité de services de renseignements militaires pakistanais (Inter-services intelligence, ISI). Islamabad a nié, mais admis qu'une partie du complot avait été ourdi sur son sol et annoncé avoir engagé des poursuites contre huit suspects, dont six sont en détention.