Des Tibétains et des partisans de leur cause se sont rassemblés dans plusieurs pays de la région Asie-Pacifique mardi, demandant la fin de la domination chinoise sur le Tibet à l'occasion du 50e anniversaire du soulèvement antichinois du 10 mars 1959 à Lhassa.

Des milliers de jeunes Tibétains ont défilé à Dharamsala, la ville indienne sur les contreforts de l'Himalaya où s'est établi le dalaï lama après avoir fui le Tibet durant le soulèvement écrasé par Pékin il y a un demi-siècle. Le chef spirituel bouddhiste tibétain avait un peu plus tôt, lors d'un discours devant une foule de partisans, accusé la Chine d'avoir tué des centaines de milliers de personnes au Tibet au cours des dernières décennies et conduit la culture et l'identité tibétaines au bord de l'extinction.

A Canberra, la capitale australienne, une marche a réuni quelques centaines de sympathisants de la cause tibétaine et des échauffourées avec la police ont éclaté devant l'ambassade de Chine. Quatre personnes ont été interpellées, avant d'être relâchées un peu plus tard. Une femme a apparemment tenté de s'étrangler avec le drapeau tibétain, selon des images de la chaîne Australian Broadcasting (ABC).

Plusieurs députés australiens se sont joints à la manifestation, ignorant un appel de la Chine exhortant les élus à rester à l'écart de la commémoration du soulèvement. L'un d'eux, le député Michael Danby, qui préside le Groupe parlementaire interpartis pour le Tibet, a révélé avoir reçu une lettre de l'ambassadeur de Chine Junsai Zhang lui demandant de ne pas participer au rassemblement.

«Je pense que l'ambassadeur a commis une erreur. Ce n'est pas vraiment (...) diplomatique dans une société ouverte comme l'Australie», a-t-il déclaré à la chaîne ABC. Interrogé sur cette lettre, le ministre australien des Affaires étrangères Stephen Smith a estimé que le diplomate chinois n'avait pas à dicter sa conduite à «un responsable élu ou un membre du Parlement élu».

Au Népal, la police a bloqué une centaine de Tibétains manifestant dans les faubourgs de Katmandou en scandant «Arrêtez de tuer au Tibet! Libérez le Tibet!». La sécurité avait été renforcée dans le pays, où vivent des milliers de Tibétains en exil. Les autorités népalaises avaient interdit les manifestations dans le secteur de l'ambassade chinoise, qui grouillait de policiers.

A Séoul, en Corée du Sud, une trentaine de militants, dont quatre Tibétains, ont brandi des pancartes proclamant «Paix au Tibet» et «Le nombre de morts augmente au Tibet!» devant l'ambassade de Chine.

Au Japon, des moines bouddhistes ont prié pour la paix au Tibet dans un temple de Nagoya, à 270 kilomètres à l'ouest de Tokyo. Des manifestations avaient également eu lieu ce week-end dans la capitale japonaise.