Le gouvernement du Sri Lanka a rejeté lundi une proposition de cessez-le-feu des rebelles séparatistes. En position de force sur le terrain, il exige une reddition totale alors que les Tigres tamouls entendent garder leurs armes «pour se protéger».

«Nous sommes prêts à discuter, coopérer et travailler ensemble pour obtenir un cessez-le-feu et aller vers un règlement politique», a écrit le chef politique des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), Balasingham Nadesan, dans une lettre aux Nations unies également adressée à la Grande-Bretagne, au Japon, à la Norvège et aux Etats-Unis.

Mais Balasingham Nadesan ajoute qu'à son avis les appels de la communauté internationale aux rebelles pour qu'ils déposent les armes «n'aident pas à la résolution du conflit» car selon lui ces armes «sont le bouclier protecteur du peuple tamoul et l'outil de sa libération politique».

Les Tigres tamouls veulent «sauver leur misérable peau», a réagi le ministre sri-lankais des Affaires étrangères Palitha Kohona. Le président Mahinda Rajapaksa avait déjà rejeté par le passé des appels au cessez-le-feu, répondant qu'il n'accepterait qu'une reddition sans condition des rebelles.

Les forces gouvernementales, qui ont repris la plupart des positions des rebelles ces derniers mois, paraissent près d'écraser les Tigres tamouls, repoussés dans une petite poche dans le nord-est du pays, avec des dizaines de milliers de civils pris au piège. Le gouvernement affirme qu'il s'emparera bientôt de cet îlot de résistance. L'armée a abattu vendredi deux petits avions de la rébellion qui tentaient une mission suicide sur le siège de l'aviation nationale et une base aérienne.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a estimé la semaine dernière que quelque 2.000 civils avaient été tués ces derniers mois et a accusé les deux camps de crimes de guerre. Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaire John Holmes a exhorté les belligérants à éviter «un bain de sang» final.

Les Tigres tamouls se battent depuis 1983 pour la création d'un Etat indépendant dans le nord et l'est, où ils ne subiraient plus la discrimination exercée par le gouvernement à majorité cinghalaise. Les combats ont fait plus de 70.000 morts.