La Corée du Nord continue de développer clandestinement un programme nucléaire à base d'uranium enrichi malgré ses dénégations, a affirmé mercredi un quotidien sud-coréen.

Selon le Dong-A Ilbo citant une source gouvernementale non identifiée, la Corée du Sud et son allié américain ont recueilli des informations sur l'existence d'une usine qui servirait à fabriquer des bombes à base d'uranium hautement enrichi (UHE) dans le district de Yongbyon (nord de la capitale Pyongyang).

Le journal ne donne cependant aucune précision sur le degré de technologie atteint et le niveau de production de l'usine.

En 2002, les Etats-Unis avaient déjà accusé le Nord de développer un programme d'uranium hautement enrichi à des fins militaires, ce que dément le régime communiste.

La Corée du Nord, qui a effectué son premier essai atomique en octobre 2006, est engagée depuis août 2003 dans de laborieuses négociations à six pays (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Etats-Unis, Russie, Japon) visant un démantèlement de ses installations nucléaires.

Elle a signé en 2007 un accord pour désactiver puis fermer toutes ses installations nucléaires en échange d'une aide énergétique, d'une normalisation des relations avec les Etats-Unis et le Japon et de la signature d'un accord de paix formel pour la péninsule coréenne.

Mais les tractations achoppent sur les modalités de vérification de la dénucléarisation.

Pour ajouter au climat de tension, Pyongyang a annoncé le lancement imminent d'un engin, officiellement dans le cadre de son programme spatial, alimentant les craintes d'un nouveau tir d'essai de missile à longue portée de type Taepodong-2, censé pouvoir atteindre l'Alaska.

«Le missile nord-coréen n'est pas une simple arme conventionnelle», a estimé mercredi le chef de la diplomatie sud-coréenne Yu Myung-Hwan. «L'alliance de son missile longue portée et de sa capacité nucléaire aura un impact très grave sur la sécurité et la paix mondiale», a-t-il ajouté cité par l'agence Yonhap.

La dictature communiste avait déjà provoqué une crise internationale à l'été 1998 lorsqu'elle avait tiré un missile longue portée Taepondong-1 qui avait survolé l'achipel nippon.

Elle avait à l'époque annoncé avoir lancé «un engin lanceur de satellite».

En juillet 2006, Pyongyang avait de nouveau effectué des tirs - ratés - de sept missiles, dont un à longue portée Taeopodong-2 qui avaient provoqué un vif émoi.

D'autres tirs de missile à courte portée ont eu lieu en 2007 et 2008 souvent interprétés par les experts comme des bravades visant à accentuer la pression pour négocier en force. Nombre d'observateurs doutent en fait que le régime ait la technologie nécessaire pour équiper ses missiles de têtes nucléaires.