Les drones utilisés par les Etats-Unis au Pakistan décollent et atterrissent d'une base dans ce pays, selon une sénatrice américaine, une révélation inhabituelle alors que Washington ne commente jamais les frappes de ces avions sans pilote visant des extrémistes islamistes.

Evoquant l'utilisation de drones Predator dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais, la sénatrice Dianne Feinstein, qui préside la commission sénatoriale du Renseignement, a affirmé jeudi: «Si je comprends bien, ils viennent d'une base au Pakistan».La CIA et le Pentagone ont refusé vendredi de commenter ces propos.

Les forces américaines en Afghanistan ou la CIA multiplient ces derniers mois les tirs de missiles visant des cadres d'Al-Qaeda et les talibans dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, le long de la frontière afghane, mais ne confirment toutefois jamais mener ce type d'opération.

Ces missiles ont tué de nombreux combattants islamistes présumés, dont des cadres d'Al-Qaïda, mais aussi des civils selon les autorités pakistanaises, qui protestent vivement en dénonçant une violation de leur souveraineté.

Les médias américains et pakistanais assurent toutefois qu'un accord secret entre Islamabad et Washington autorise ces frappes.

Mme Feinstein a souligné jeudi qu'Islamabad avait fait part de sa «grande préoccupation au sujet des frappes de Predator dans les régions tribales fédéralement administrées (FATA)» à Richard Holbrooke, l'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan actuellement en tournée dans la région.

Elle s'exprimait dans le cadre de l'audition parlementaire du nouveau directeur du Renseignement américain, l'amiral en retraite Dennis Blair, venu jeudi au Congrès pour présenter son rapport annuel sur la sécurité.