Les autorités chinoises ont déclaré jeudi l'état d'urgence dans les régions frappées par la sécheresse la plus grave depuis un demi-siècle, une menace pour l'approvisionnement en eau de millions de personnes et pour les récoltes d'hiver, ont rapporté les médias officiels.

Le président Hu Jintao a appelé à réaliser tous les efforts possibles pour lutter contre les effets de la sécheresse qui frappe sept grandes régions agricoles, a indiqué l'agence Chine Nouvelle.

«Avec une sécheresse d'une gravité rarement vue dans l'histoire, le Centre national de lutte contre la sécheresse et de contrôle des inondations a décrété le niveau deux de l'état d'urgence», a indiqué la Radio nationale chinoise.

Le niveau deux est considéré comme «grave» sur une échelle de quatre, le niveau un étant le pire.

Une réunion du Conseil d'Etat (gouvernement) a décidé jeudi de débloquer 300 millions de yuans (34 millions d'euros) en plus des 100 millions déjà alloués, a précisé l'agence Chine Nouvelle.

Les sept principales régions agricoles de Chine sont touchées, en particulier dans le nord.

«La durée, l'étendue et l'impact de cette sécheresse sont exceptionnels», a déclaré Zheng Guoguang, chef de l'Administration météorologique chinoise, cité par le China Daily.

Les précipitations en Chine en hiver dépendent essentiellement des courants en provenance du Golfe du Bengale, mais, «cet hiver, comme la circulation atmosphérique est un peu anormale, les précipitations du Golfe du Bengale ne sont pas allées jusqu'au continent chinois», a expliqué aux Nouvelles de Pékin le météorologue Zong Zhiping.

Au moins 3,7 millions de personnes et 1,9 million de têtes de bétail sont concernées, selon le quotidien en anglais. Environ 43% de la superficie des cultures de blé d'hiver est touchée, soit 9,5 millions d'hectares, selon les médias chinois.

De plus, les services météorologiques ne prévoient aucune précipitation dans les dix prochains jours.

Dans la province centrale du Henan, la plus peuplée du pays avec 93,6 millions d'habitants, la sécheresse est la plus grave depuis 1951 après 105 jours sans pluie.

«Les régions les plus touchées du Henan et de l'Anhui verront leurs récoltes de blé baisser de près de 20%», a affirmé Ma Wenfeng, un analyste basé à Pékin, cité par le China Daily.

Dans un éditorial, Les Nouvelles de Pékin appellent jeudi le gouvernement à investir largement dans les infrastructures d'irrigation, dans le cadre du plan de relance de 4.000 milliards de yuans (455 milliards d'euros) jusqu'à la fin 2010.

«Actuellement, plus de la moitié des terres cultivées en Chine ne disposent pas d'infrastructures hydrauliques, la plupart sont à la merci du ciel», souligne le journal.