L'envoyé spécial de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, est arrivé samedi à Rangoun pour une nouvelle mission de bons offices destinée à renouer un dialogue entre le régime militaire et l'opposition actuellement dans l'impasse, a-t-on appris de source onusienne.

L'émissaire a entamé une visite de quatre jours dans ce pays, moins de six mois après une précédente mission qui n'avait pas permis d'avancées.

L'ONU avait confirmé vendredi ce nouveau déplacement dans un communiqué.

«Le secrétaire général (Ban Ki-moon) a demandé à son conseiller spécial de se rendre en visite en Birmanie pour poursuivre ses consultations avec le gouvernement et d'autres parties, dans le cadre de son mandat de bons offices», précisait son communiqué.

De cette visite, «à l'invitation du gouvernement birman», M. Ban attend «des discussions constructives avec toutes les parties concernées sur tous les points abordés lors de la précédente visite» de M. Gambari, concluait le texte.

Comme les fois précédentes, les autorités birmanes ont maintenu le flou jusqu'à la dernière minute sur le programme du haut fonctionnaire onusien, qui ne sait pas avec certitude qui il va rencontrer.

Selon Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi, M. Gambari devrait s'entretenir avec la dirigeante de l'opposition toujours assignée à résidence, ainsi qu'avec des responsables gouvernementaux.

Lors de la précédente mission de M. Gambari en août, Mme Suu Kyi avait créé la surprise en refusant de rencontrer le diplomate nigérian, ce qui avait mis l'accent sur l'impasse politique en Birmanie où l'armée est au pouvoir depuis 1962.

Le dialogue entre le régime et l'opposition, initié par l'ONU après la répression des grandes manifestations de moines bouddhistes en 2007, est aujourd'hui au point mort. La dernière rencontre connue entre Mme Suu Kyi et un ministre de la junte remonte à il y a un an.

Le régime, qui a fait entériner en 2008 une nouvelle Constitution favorable à l'armée, a l'intention d'organiser des élections en 2010, mais l'opposition birmane et de nombreux pays occidentaux doutent qu'elles soient libres et honnêtes.

Depuis novembre, au moins 270 opposants, dont d'anciens étudiants et des moines, ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir participé aux manifestations de 2007 contre la vie chère, qui avaient été brutalement dispersées par les forces de sécurité (31 morts et 74 disparus, selon l'ONU).

L'armée est au pouvoir depuis 1962 en Birmanie.