Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il a désigné son troisième fils pour lui succéder et en a informé le parti communiste, a rapporté jeudi l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

La désignation de Kim Jong-un, 24 ans, était totalement inattendue chez les responsables du parti communiste nord-coréen, a précisé Yonhap, citant des «sources bien informées des services de renseignement».

Le «cher leader» nord-coréen a émis une «directive, vers le 8 janvier, dans laquelle il désigne Jong-un comme son successeur à la tête du Parti des Travailleurs», selon une source citée par l'agence.

Jong-un n'était pas cité par les analystes pour succéder à son père, son frère aîné Jong-nam, âgé de 37 ans, faisant jusqu'à maintenant figure de favori.

Les avis étaient cependant partagés sur les chances respectives des trois fils Kim. Certains analystes citaient comme favori Jong-chul, le deuxième fils, âgé de 27 ans, jugeant que son aîné Jong-nam, fils «illégitime», n'avait aucune chance.

La question de la succession de Kim Jong-il se pose avec acuité alors que son état de santé fait l'objet de spéculations.

Selon des responsables sud-coréens et américains, le numéro 1 nord-coréen a été victime d'une attaque mi-août, mais a depuis récupéré et détient toujours le pouvoir à Pyongyang.

Au pouvoir officiellement depuis 1997, soit trois ans après la mort de son père (1994), Kim Jong-il n'a de fait jamais indiqué qui de ses trois fils, ou des hauts dirigeants nord-coréens, pourrait être à même de reprendre le flambeau.

Pour Jeung Young-tae, de l'Institut coréen pour l'Unification nationale, il faudra suivre de près les élections en mars, lors desquelles la Corée du Nord doit élire un nouveau Parlement, pour voir si le troisième fils de Kim Jong-il entre à la puissante Commission nationale de la Défense.

«Si c'est le cas, on peut dire sans risque que la Corée du Nord a commencé à préparer l'arrivée de Jong-un pour être apparemment le successeur de son père», a-t-il affirmé.