Le ministre indien des affaires étrangères Pranab Mukherjee a exigé lundi de la communauté internationale qu'elle exerce davantage de pression sur le Pakistan dans l'enquête sur les attentats islamistes de Bombay fin novembre.

«Jusqu'à présent, la communauté internationale a fait certains efforts, mais cela n'est pas suffisant», a estimé le chef de la diplomatie indienne devant l'ensemble des ambassadeurs de l'Inde en poste dans le monde et réunis à New Delhi pour débattre des conséquences des attaques de Bombay du 26 au 29 novembre imputées à un groupe islamiste armé pakistanais.

Interrogé une nouvelle fois sur l'éventualité d'une frappe militaire sur le Pakistan, M. Mukherjee a répété que l'Inde «évaluait toutes les options» pour contraindre son «frère ennemi» à réprimer, comme il s'est y engagé, les groupes «terroristes» sur son sol.

«Nous attendons du Pakistan qu'il fasse ce à quoi il s'est engagé (...) Nous voulons qu'il tienne ses promesses, qu'il remplisse ses engagements comme un membre responsable de la communauté des Nations», a averti le ministre.

New Delhi, Washington et Londres imputent les attaques de Bombay au Lashkar-e-Taïba (LeT), l'un des mouvements armés fondamentalistes pakistanais qui disent combattre l'«occupation» indienne du Cachemire et les «persécutions» dont seraient victimes les 150 millions de musulmans indiens. Mais le LeT a nié toute implication.

Les autorités pakistanaises ont procédé ces derniers jours à des dizaines d'arrestations de membres ou de proches du LeT, mais elles refusent de les extrader vers l'Inde et entendent juger elles-mêmes les éventuels responsables.

Pour M. Mukherjee, l'attitude d'Islamabad relève du «déni» alors que, selon lui, des mouvements islamistes pakistanais continuent de «menacer la paix et la stabilité de la région».

L'Inde a plusieurs fois exclu une guerre contre le Pakistan, assurant qu'une action militaire n'était ni «planifiée», ni «la solution».

Depuis qu'un commando islamiste de 10 assaillants, tous Pakistanais selon New Delhi, a massacré à Bombay 163 personnes, l'Inde « a agi avec la plus grande retenue», a rappelé le ministre des Affaires étrangères.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le Premier ministre britannique Gordon Brown se sont rendus en décembre à New Delhi et à Islamabad pour tenter d'apaiser les deux puissances nucléaires d'Asie du Sud, qui se sont déjà livré trois guerres depuis leur indépendance d'août 1947.