La justice indienne a ordonné jeudi le placement en détention provisoire de deux Indiens soupçonnés de liens avec le groupe islamiste pakistanais accusé d'avoir perpétré les attentats de Bombay fin novembre.

Conformément à la procédure pénale locale, un magistrat de Bombay a formellement accordé à la police de la mégapole la possibilité de détenir et d'interroger, jusqu'au 31 décembre, Fahim Ansari et M. Sabauddin, a annoncé à l'AFP le commissaire Deven Bharti.

M. Ansari avait été interpellé en février dans le nord de l'Inde et accusé d'avoir été entraîné par le Lashkar-e-Taïba, le mouvement islamiste pakistanais clandestin et actif au Cachemire que l'Inde montre du doigt pour le carnage de Bombay du 26 au 29 novembre (172 morts, dont neuf assaillants).

L'homme était en prison depuis près d'un an dans l'Etat indien septentrional de l'Uttar Pradesh et aurait eu en sa possession, affirme la police, des plans dessinés de la capitale économique indienne. M. Sabauddin serait son complice.

En fait, les enquêteurs indiens se demandent si le commando des 10 assaillants de Bombay --tous Pakistanais selon l'Inde-- n'auraient pas bénéficié de complicités indiennes.

La police indienne avait déjà interpellé début décembre à Calcutta (est) et à New Delhi deux hommes «soupçonnés d'avoir fourni des cartes SIM (de téléphones portables)» aux auteurs des attentats. Ils ont été placés en détention jusqu'au 20 décembre.

L'unique survivant du commando, Mohammed Ajmal Amir Iman, est aussi en détention provisoire jusqu'au 24 décembre et risque d'être inculpé pour «actes de guerre contre le pays», meurtres et tentatives de meurtres et de violation de la législation sur les armes et les explosifs.

New Delhi, Washington et Londres imputent le carnage de Bombay au Lashkar-e-Taïba, l'un des mouvements armés fondamentalistes pakistanais qui assurent lutter contre l'«occupation» indienne du Cachemire et contre les «persécutions» dont seraient victimes les 150 millions de musulmans indiens.

Le groupe a démenti.