Le Pakistan a de nouveau fait arrêter vendredi des dizaines de membres d'une fondation caritative considérée comme une façade publique du Lashkar-e-Taïba, groupe islamiste armé accusé par l'Inde d'avoir perpétré les attaques de Bombay, ont indiqué des sources officielles.

Jeudi déjà, après que cette fondation, la Jamaat-ud-Dawa, eut été inscrite la veille par le Conseil de sécurité des Nations unies sur sa liste des entités et individus soutenant le terrorisme lié à Al-Qaeda, le gouvernement avait fait fermer tous les bureaux de cette fondation dans le pays et placé son chef, Hafiz Saeed, ainsi que huit autres responsables, en résidence surveillée.Islamabad avait également ordonné le gel des avoirs de la Jamaat, conformément à la décision de l'ONU.

Vendredi, les autorités pakistanaises ont procédé à de nouvelles arrestations.

La police a ainsi annoncé avoir placé en résidence surveillée le leader local de la Jamaat dans la partie du Cachemire (est) administrée par le Pakistan, là où le Lashkar est le plus présent, et arrêté quatre militants.

Dans la province du Sind, dans le sud, plus de 40 membres de la fondation de Hafiz Saeed ont été interpellés, 30 de ses bureaux fermés ainsi que quatre hôpitaux dirigés par elle, a indiqué à l'AFP le secrétaire du ministère provincial de l'Intérieur, Arif Ahmed Khan.

Dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), non loin des zones tribales où les talibans pakistanais et les combattants d'Al-Qaeda disposent de nombreux camps d'entraînements et de repaires, 150 personnes liées ou proches de la Jamaat-ud-Dawa ont été interpellées, a assuré à l'AFP un de ses porte-parole. Cette information n'a pu être vérifiée de source officielle.

L'Inde, mais aussi Washington, qui accusent le Lashkar-e-Taïba d'avoir perpétré les attaques de Bombay depuis ses bases au Pakistan, ont multiplié ces derniers jours les pressions sur Islamabad pour arrêter les suspects.

Fin novembre, un commando de dix islamistes armés a, trois jours durant, mené des attaques coordonnées à Bombay, tuant 163 personnes. Neuf ont été tués par les forces de l'ordre, un dixième, un Pakistanais, aurait avoué être du Lashkar et avoir été entraîné au Pakistan pour ces attaques, selon New Delhi.