Les quelque 350 000 touristes bloqués depuis une semaine en Thaïlande continuaient d'être évacués mardi tant bien que mal de plusieurs aéroports secondaires, dans l'attente de la réouverture des aéroports principaux de Bangkok après l'annonce de la fin des manifestations politiques.

La France, l'Espagne, la Chine, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines, la Corée du Sud, Singapour, Hong Kong, Taïwan et le Vietnam ont affrété des vols spéciaux pour évaluer les étrangers bloqués par les manifestations politiques.

Beaucoup utilisaient une base aérienne datant de la guerre du Vietnam, U-Tapao, située à 200 km au sud-est de Bangkok, ouverte aux vols commerciaux en raison de l'occupation des deux aéroports principaux de la ville.

De longues files d'attente s'étiraient mardi dans le terminal rudimentaire de cette base, où des milliers de passagers tentaient de faire passer leurs bagages à travers un unique scanner.

Des guichets d'enregistrement ont été ouverts à un hôtel et un centre de conférence à Bangkok pour résorber les files d'attente.

D'autres touristes embarquaient d'aéroports de province comme Phuket (sud) et Chiang Mai (nord).

Quelque 5.000 Japonais ont pu quitter la Thaïlande à bord de vols spéciaux organisés par Japan Airlines et All Nippon Airways, a indiqué mardi le ministère japonais des Affaires étrangères, qui a précisé que des milliers de leurs compatriotes se trouveraient encore en Thaïlande.

La Chine est en train d'évacuer ses derniers ressortissants. «Jusqu'à hier, nous avions envoyé onze appareils pour ramener quelque 3.100 Chinois et nous allons envoyer un dernier avion ce soir pour rapatrier les derniers 260 ressortissants chinois», a déclaré un responsable gouvernemental chinois.

L'Espagne a envoyé deux avions militaires et un avion civil pour évacuer quelque 600 personnes, a indiqué son ambassadeur en Thaïlande.

Le gouvernement français a affrété un avion gros porteur pour aider les ressortissants français.

Des centaines d'Australiens s'apprêtaient à quitter le royaume à bord d'un vol spécial de Qantas, a indiqué cette compagnie. La compagnie a envoyé un avion à Phuket (sud) pour évacuer 289 passagers, a indiqué une porte-parole.

Singapore Airlines a indiqué mardi avoir l'intention d'opérer deux vols quotidiens entre Singapour et U-Tapao, au moins jusqu'à vendredi. Sa filiale SilkAir va opérer treize vols supplémentaires entre Singapour et Phuket entre mardi et dimanche.

Les compagnies sud-coréennes Korean Air et Asiana Airlines ont mis en place 15 vols spéciaux vers U-Tapao pour évacuer quelque 3.750 Sud-Coréens bloqués en Thaïlande.

Les compagnies taïwanaises China Airlines et EVA Airways ont indiqué avoir évacué plus de 4.000 passagers depuis vendredi, depuis les aéroports de Chiang Mai et U-Tapao.

Les opposants royalistes de «l'Alliance du peuple pour la démocratie» (PAD) qui occupaient depuis une semaine les grands aéroports civils de Bangkok, ont annoncé mardi la fin de toutes leurs actions dans Bangkok, y compris le blocage des aéroports, à partir de mercredi matin, après deux décisions de justice de la Cour constitutionnelle contre le parti au pouvoir.

Ce mouvement a empêché le départ de près de 350.000 passagers qui devaient notamment s'envoler de l'aéroport international de Suvarnabhumi et de celui de Don Mueang, spécialisé dans les vols intérieurs.

Selon l'autorité chargée des aéroports de Thaïlande (AOT), un premier avion pourrait partir «d'ici à 24 heures, s'il n'y a pas de problème technique».

Mais d'autres responsables aéroportuaires ont laissé entendre que la remise en état du site et toutes les vérifications d'usage pourraient prendre plusieurs jours avant un retour à la normale.