Une centaine de personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées à Bombay dans des fusillades et explosions en série menées mercredi soir par des hommes armés de fusils d'assaut et de grenades, qui ont visé notamment des grands hôtels de la ville, a rapporté jeudi la presse indienne.

«Des terroristes inconnus» ont ouvert le feu dans «au moins sept ou huit endroits» de la capitale financière de l'Inde, a indiqué un des responsables de la police locale, A.N Roy, à la chaîne de télévision NDTV.

 

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Une centaine de personnes ont été tuées, a indiqué jeudi matin A.N. Roy, cité par l'agence indienne Press Trust on India (PTI).

La chaîne de télévision NDTV Channel a également fait état de 100 morts et de 110 blessés tandis que l'autre chaîne IBN Live a cité un bilan de 87 morts.

Un précécent bilan du gouvernement de l'État du Maharashtra faisait état de 78 morts, avec un nombre de blessés compris entre 200 et 350, selon les estimations fournies par les agences.

Peu après 22h30 heure locale mercredi, plusieurs hommes armés d'AK47 (Kalachnikov) ont attaqué la gare centrale de Bombay, ouvrant le feu et lançant des grenades, faisant au moins 10 morts.

Des fusillades ont également eu lieu à l'hopital Cama, dans le sud de Bombay, et l'explosion d'un taxi piégé dans le sud-est de la ville a fait trois morts, selon la police.

Ces attaques coordonnées ont également visé deux des plus prestigieux hôtels de la ville, le Taj Mahal et le Trident, où des clients ont été pris en otage.

Ces attentats ont été revendiqués au nom d'un groupe islamiste se présentant comme les Moujahidine du Deccan.

Les forces de sécurité sont intervenues tôt jeudi matin dans l'hôtel Taj Mahal, réussissant apparemment à libérer des clients retenus à l'intérieur. Peu après, un incendie s'est déclaré dans les étages supérieurs du palace. Deux des assaillants ont été tués, a indiqué la police. Des explosions et des tirs étaient encore entendus vers 09h00 locales.

Le chef de la division antiterroriste de Bombay, Hemant Karkare, a été tué ainsi qu'au moins 10 autres membres des forces de sécurité.

Un autre immeuble, la Nairman House, immeuble de bureaux abritant le centre juif a également été attaqué, une famille et un rabbin étant retenus jeudi à l'intérieur par des hommes armés, a indiqué le président de la Fédération juive d'Inde, Jonathan Solomon.

Un Japonais a été tué et un autre blessé dans les fusillades et explosions, a annoncé le ministère japonais des Affaires étrangères, et au moins deux Australiens ont été blessés, selon le ministère australien des Affaires étrangères.

Un «fonctionnaire» de l'Union européenne a été blessé, a annoncé le parlementaire européen Ignasi Guardans dans une déclaration à la radio publique espagnole.

Selon le site web de la BBC, un député européen britannique, M. Sajjad Karim, était également dans cet hôtel. Il a vu un tireur ouvrir le feu dans le couloir. «J'ai vu un homme à pied qui portait une arme genre fusil-mitrailleur. Il a tiré, des gens sont tombés à côté de moi», a-t-il dit.

Un client britannique a raconté à une chaîne locale de la télévision indienne qu'il avait été pris avec une douzaine d'autres personnes par deux hommes armés et conduit avec le groupe vers les étages supérieurs de l'hôtel.

«Ils étaient très jeunes, en fait comme des enfants, ils portaient des jeans et des T-shirts. Ils ont dit qu'ils voulaient tous ceux qui avaient des passeports britanniques et américains», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il avait réussi à s'enfuir avec un autre otage au 18e étage.

Ces attentats, condamnés par le premier ministre indien Manmohan Singh, ont suscité l'indignation dans le monde, notamment à Washington et Londres et de la part de l'Union européenne.

Le président élu américain Barack Obama a estimé que les États-Unis devaient renforcer leurs liens avec l'Inde et d'autres pays pour «traquer et détruire les réseaux terroristes», selon un communiqué de l'équipe de transition. Le département d'État a précisé n'avoir pas connaissance de victimes américaines. Le chef de la diplomatie britannique David Miliband a condamné les attentats, tandis que l'Union européenne (UE) exprimait son «horreur et indignation».

La Maison-Blanche a convoqué mercredi une réunion de responsables du contre-terrorisme et du renseignement et s'est dite prête à aider le gouvernement indien.

Il y a six semaines, une série d'attentats dans la capitale indienne New Delhi avait fait 24 morts. Les attentats avaient été revendiqués «au nom d'Allah» par une organisation islamiste locale, les Moudjahidine indiens (MI).