Les émissaires du dalaï lama, chef spirituel en exil du bouddhisme tibétain, ont déclaré dimanche que le dernier cycle de négociations avec la Chine avait échoué, alors que les tibétains exilés sont réunis pour débattre de l'avenir du Tibet.

Les négociations ont confirmé «l'incapacité du gouvernement chinois à répondre sérieusement aux efforts de Sa Sainteté le Dalaï Lama au cours des dernières décennies», a déclaré Lodi Gyaltsen Gyari, l'un des envoyés spéciaux. La Chine avait également annoncé lundi dernier que les récentes discussions avec les émissaires du dalaï lama avaient échoué, indiquant qu'elle ne ferait «jamais de concession» sur le statut de la région.

Le Dalaï Lama, 73 ans, milite pour une plus grande autonomie du Tibet depuis 1959, date de son exil vers l'Inde et reste persuadé qu'une «autonomie culturelle et spirituelle» du Tibet est possible au sein de la République Populaire de Chine.

Le régime chinois l'accuse de militer pour l'indépendance du Tibet, et non une autonomie de l'ancien royaume himalayen au sein de la Chine, comme l'affirme le chef spirituel en exil du bouddhisme tibétain.

Le prix Nobel de la Paix 1989 avait admis le mois dernier avoir perdu l'espoir de trouver un règlement avec la Chine. Il s'est dit prêt à envisager un durcissement de sa stratégie, même s'il n'a pas officiellement renoncé au dialogue.

Un demi-millier de dirigeants tibétains exilés ont commencé à se réunir dimanche à Dharamsala pour débattre d'une éventuelle radicalisation de leur lutte sur le statut du Tibet.

Ce possible durcissement - en exigeant l'indépendance du Tibet plutôt qu'une simple autonomie - doit être discuté à partir de lundi et jusqu'au 22 novembre au cours du plus grand rassemblement en 60 ans de la communauté tibétaine dans la bourgade himalayenne de Dharamsala, dans le nord de l'Inde.