Des responsables taïwanais et chinois ont entamé mardi des pourparlers historiques à Taipeï sur le renforcement des relations économiques entre les deux pays rivaux, selon des responsables taïwanais.

Le négociateur en chef chinois Chen Yunlin et son homologue Chiang Pin-kung se sont retrouvés au Grand Hotel de Taipeï pour entamer des discussions sur des échanges économiques portant notamment sur les domaines des transports ou de la sécurité alimentaire, ont-ils indiqué.«Nous sommes très proches d'un accord et j'espère que nous parviendrons à un consensus cette après-midi sur le transport maritime et aérien, les services postaux et la sécurité alimentaire», a déclaré M. Chiang, qui préside la Fondation pour les échanges entre les deux pays.

M. Chen, président de l'Association pour les relations entre les deux rives du détroit de Taïwan (ARATS), a débuté lundi une visite historique de cinq jours à Taïpei, la première d'un responsable chinois de ce niveau depuis la fin de la guerre entre communistes et nationalistes chinois il y a 60 ans.

«En juin, les deux parties ont signé des accords qui ouvrent une nouvelle page dans les relations bilatérales», a déclaré mardi M. Chen à l'ouverture des discussions, retransmise en direct à la télévision.

L'accord, qui devrait être signé dans l'après-midi, «va promouvoir les échanges civils, la coopération économique afin d'accroître le bien-être des populations» des deux pays, a ajouté M. Chen.

La Chine constitue déjà le premier débouché de l'économie taïwanaise. Au premier semestre 2008, la Chine a reçu 28% des exportations taïwanaises, en hausse de 27,4% depuis la fin 2007.

Hautement symbolique, cette reprise du dialogue avait notamment débouché sur la signature d'accords prévoyant la mise en place de vols réguliers entre les deux territoires ainsi qu'un plus grand accès de l'île aux touristes chinois.

Sur ce sujet, les services de M. Chen et leurs homologues taïwanais ont annoncé lundi soir que les liaisons aériennes allaient être prochainement triplées pour atteindre 108 vols par semaine et que 16 villes chinoises supplémentaires seraient desservies.

Sur le tourisme, la politique restrictive de visas conduite par Pékin est également au menu des négociations. En juin dernier, les deux parties avaient convenu de la délivrance de 3.000 visas journaliers destinés aux touristes chinois.

Séparée de fait de la Chine depuis 1949, l'île de Taïwan est considérée par Pékin comme l'une de ses provinces.

La venue de M. Chen est entourée d'importantes mesures de sécurité, car les partisans de l'indépendance de Taïwan ont prévu des manifestations massives contre sa visite. Plus de 7 000 policiers ont été mobilisés, selon des responsables.