Cinquante personnes ont été blessées vendredi dans la partie indienne du Cachemire dans des manifestations contre la présence indienne dans ce territoire coupé en deux entre l'Inde et le Pakistan et en plein regain de violences, ont annoncé des responsables.

Des manifestants séparatistes musulmans ont envahi les rues de la capitale d'été du Cachemire indien en scandant «Nous voulons la liberté!» et «Allah est grand!» juste après la prière du vendredi.

La police a alors ouvert le feu et tiré des grenades lacrymogènes parce qu'elle n'arrivait pas à endiguer la foule en frappant à coups de bâtons.

Vingt-et-un manifestants ont été blessés, dont deux par balles, ont indiqué des médecins. La police a répondu que 29 de ses hommes avaient été touchés par des jets de pierres et de briques.

Il y a quelques semaines, des mouvements séparatistes avaient demandé à la population musulmane, majoritaire au Cachemire indien, de manifester à la sortie des mosquées le vendredi.

L'Etat indien du Jammu-et-Cachemire, dans l'extrême nord de l'Inde, est sous tensions depuis juin à la suite d'un conflit sur l'allocation de terrains entre des pèlerins hindous et des résidents musulmans.

Depuis, les affrontements intercommunautaires et les violences policières ont fait près de 50 morts.

Le Cachemire indien vit là sa plus grave crise depuis le déclenchement en 1989 d'une insurrection séparatiste, récupérée par des islamistes, qui a fait au moins 43.000 morts.

Des élections régionales sont prévues à partir du 17 novembre. Elles doivent se dérouler en sept étapes avec des résultats attendus le 28 décembre. Les groupes séparatistes s'opposent à ce scrutin qu'ils estiment biaisé en faveur de l'Inde.

Une Ligne de Contrôle (LoC) sépare depuis 1949 le Cachemire indien du Cachemire pakistanais. Le Pakistan et l'Inde sont nés de la partition sanglante et bâclée de l'Empire britannique des Indes les 14 et 15 août 1947 et la question du Cachemire a provoqué depuis deux de leurs trois guerres.