Fait rare pour un dirigeant chinois, le Premier ministre Wen Jiabao a reconnu que le gouvernement portait une part de responsabilité dans le scandale du lait à la mélamine qui a causé la mort d'au moins quatre bébés en Chine et ébranle le pays.

Le gouvernement est «très affligé» par cette affaire qui a rendu malades plus de 50 000 enfants, déclare Wen dans un entretien publié par le magazine américain «Science».

«Nous pensons que bien que des problèmes aient eu lieu dans l'entreprise (Sanlu, au coeur du scandale du lait coupé à la mélamine NDLR), le gouvernement a lui aussi un responsabilité», dit-il dans cet entretien réalisé le 20 septembre et publié vendredi sur le site Web du magazine.

Dans une version chinoise de cette interview, publiée par le Quotidien du peuple, organe du parti communiste chinois, Wen reconnaît que le gouvernement a fait preuve de légèreté en matière de «supervision et de gestion».

«Nous allons gérer cet incident sérieusement et sincèrement, et en tirer des leçons importantes», ajoute le Premier ministre.

Jusque là, les autorités avaient fait porter la responsabilité aux producteurs, coupables d'avoir rajoute de la mélamine à leur lait coupé pour faire croire qu'il était plus riche en protéines.

Wen Jiabao avait déjà fait l'admiration des Chinois par son attitude inhabituelle chez un dirigeant chinois, lorsqu'il a arpenté le pays, rendant visite aux victimes dès le lendemain du terrible tremblement de terre du 12 mai dans le Sichuan