Thaïlande et Cambodge ont décidé jeudi d'effectuer des «patrouilles conjointes» au lendemain d'incidents meurtriers à leur frontière commune, sans réaliser de percée significative sur leur différend autour d'un temple sacré qui cristallise les tensions.

Deux soldats cambodgiens avaient été tués mercredi dans des échanges de tirs et au moins neuf autres militaires avaient été blessés de part et d'autre. Les Etats-Unis, l'Union européenne et le secrétaire général de l'ONU ont appelé à la retenue.Jeudi, de hauts gradés des deux pays se sont rencontrés pendant cinq heures près de la frontière, côté thaïlandais.

«Nous allons introduire des patrouilles conjointes pour éviter une répétition de ce genre d'incident», a affirmé le général thaïlandais Wiboonsak Neeparn.

Le ministre cambodgien de la Défense Tea Banh a salué ce «bon résultat», estimant que chaque pays ne pouvait «patrouiller individuellement car cela pourrait conduire à une incompréhension».

L'armée cambodgienne a également annoncé qu'elle avait libéré 13 soldats thaïlandais qui s'étaient rendus durant les incidents de la veille.

Toutefois, des responsables des deux pays ont souligné que la rencontre militaire de jeudi n'avait apporté aucun progrès majeur sur le fond, que ce soit sur le contentieux frontalier autour du temple de Preah Vihear ou sur les déploiements de troupes dans la région.

«Il n'y a pas eu beaucoup de progrès lors de la rencontre, mais les deux parties sont convenues de rester sur leurs positions», a dit le général Wiboonsak, ajoutant que la Thaïlande n'avait pas l'intention de retirer une quelconque arme lourde.

L'officier thaïlandais a indiqué que de hauts responsables des deux pays reprendraient les discussions le 21 octobre à Siem Reap (Cambodge), mais il n'a pas exclu de nouveaux incidents.

«La Thaïlande tient sa promesse (de retenue), mais si le Cambodge ne la tient pas, (des échanges de tirs) pourraient se reproduire», a-t-il dit.

Le général cambodgien Srey Deok a indiqué de son côté que Thaïlandais et Cambodgiens étaient d'accord pour ne pas recourir aux armes, mais a confirmé que ses troupes ne bougeraient pas.