La Corée du Nord a annoncé dimanche la reprise du démantèlement de ses installations nucléaires, quelques heures après que les États-Unis eurent officiellement rayé ce pays communiste de leur liste noire des États soutenant le terrorisme.

Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a précisé que Pyongyang allait à nouveau autoriser les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur le site du réacteur nucléaire de Yongbyon, fermé cette semaine aux experts de l'agence onusienne. Il s'agit de vérifier les engagements pris par la Corée du Nord dans le cadre d'un accord de désarmement contre aide conclu avec Washington et quatre autres puissances régionales. «Nous nous félicitons que les États-Unis aient honoré leur engagement de ne plus considérer (la Corée du Nord) comme un État soutenant le terrorisme», a indiqué le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence officielle KCNA.

Pyongyang avait interrompu le démantèlement de ses installations nucléaires à la mi-août, dans un geste de protestation contre le «retard» pris par Washington dans le retrait de la Corée du Nord de la liste noire des États-Unis, et avait entamé le processus de relance de son site de production du plutonium.

Les États-Unis exigeaient en premier lieu que la Corée du Nord accepte que soit vérifiée la déclaration de ses programmes nucléaires remise en juin. Samedi, Washington a annoncé le retrait de la Corée du Nord de sa liste noire en précisant que Pyongyang avait auparavant satisfait à toutes les exigences en matière d'inspections de ses sites.

Des responsables américains ont précisé que la Corée du Nord allait autoriser les experts de l'AIEÀ à prélever des échantillons et à effectuer des tests sur tous les sites nucléaires du pays, qu'ils soient déclarés ou non. Pyongyang devra en outre laisser les experts vérifier ses engagements s'agissant des transferts de technologie et d'un éventuel programme d'enrichissement de l'uranium.

Washington a cependant averti que la Corée du Nord serait réinscrite sur la liste si elle ne respectait pas ses engagements. De son côté, Pyongyang a laissé entendre que la suite de son désarmement dépendrait de son retrait effectif de la liste noire et de la réception de l'aide internationale promise dans l'accord de 2007.

Christopher Hill, l'émissaire américain aux pourparlers nucléaires avec la Corée du Nord, s'est rendu à plusieurs reprises à Pyongyang en octobre pour tenter de sortir les négociations de l'impasse et sauver l'accord de désarmement signé l'an dernier par les six États impliqués dans ces discussions (États-Unis, Russie, Chine, Japon, Corée du Sud et du Nord).

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a salué la décision américaine de rayer la Corée du Nord de la liste des pays favorisant le terrorisme. De même, il a applaudi l'annonce par Pyongyang de la reprise du démantèlement de ses sites nucléaires. Selon Séoul, ces développements positifs relancent les discussions à Six et devraient logiquement conduire à l'arrêt total des programmes nucléaires nord-coréens.

«L'un des points-clés est que la Corée du Nord devra coopérer avec sincérité aux procédures de vérification», a souligné dimanche l'émissaire sud-coréen Kim Sook.

Si la Chine n'a pas réagi dans l'immédiat, le Japon a lui regretté de ne pas avoir été associé aux derniers pourparlers, alors qu'il reste en conflit avec la Corée du Nord sur le difficile dossier des enlèvements de Japonais par des agents nord-coréens dans les années 1970 et 1980.

«Pour ce qui est de savoir s'il y a eu des discussions avec le Japon, en tant qu'allié, avant le retrait, je ne crois pas que cela a été le cas, ce qui est très regrettable», a réagi le ministre nippon des Finances Shoichi Nakagawa.