Le vice-président américain, Mike Pence, a suggéré mardi que des organisations honduriennes «de gauche» financées par le Venezuela étaient derrière le groupe de quelque 7000 migrants d'Amérique centrale qui se dirige vers les États-Unis.

Mike Pence a expliqué qu'il s'était entretenu avec le président hondurien Juan Orlando Hernandez, et que ce dernier l'avait informé que le cortège de migrants était «organisé par des groupes de gauche au Honduras, financés par le Venezuela».  

Cette «caravane» de migrants est envoyée «vers le Nord pour défier notre souveraineté», a déclaré Mike Pence lors d'une conférence organisée par le Washington Post dans la capitale américaine.  

Elle est aussi «organisée par des trafiquants d'êtres humains qui ne respectent pas la vie humaine, organisée par de dangereux membres d'un gang», a-t-il ajouté plus tard dans le bureau Ovale, aux côtés de Donald Trump.  

Le président américain affirme depuis plusieurs jours que des membres du gang salvadorien ultra-violent MS-13 avancent dans ce cortège.  

Donald Trump évoque aussi depuis plusieurs jours la présence de personnes originaires du Moyen-Orient, en faisant allusion, sans précision, à la menace terroriste.  

Interrogé sur ce point, il a répondu mardi : «Rien n'est prouvé, mais il pourrait tout à fait y en avoir».  

Le Wall Street Journal et l'organisation conservatrice Heritage Foundation ont souligné qu'un ancien élu hondurien, Bartolo Fuentes, était lié au cortège de migrants.  

Membre du parti Liberté et Refondation (gauche), ce dernier avait expliqué dès la semaine dernière pourquoi il avait encouragé les migrants à se regrouper.  

Face aux centaines de personnes partant chaque jour vers les États-Unis, «je leur ai conseillé sur les réseaux sociaux de partir ensemble car c'est moins dangereux», avait-il indiqué.  

Donald Trump accuse d'autre part les démocrates américains d'être derrière ce groupe de migrants. Un point que son vice président Mike Pence a esquivé mardi dans un rire.  

L'homme d'affaires est arrivé au pouvoir en janvier 2017 sur la promesse de faire preuve de la plus grande fermeté sur l'immigration, en espérant ainsi décourager les clandestins.  

Les chiffres annuels justement publiés mardi montrent pourtant une nette hausse de 25% sur l'année fiscale écoulée (du 1er octobre 2017 au 30 septembre 2018), avec plus de 520 000 sans-papiers interpellés ou bloqués à la frontière mexicaine.  

Le Honduras est l'un des pays les plus violents du monde, avec un taux annuel de 43 homicides pour 10 000 habitants.