Amnistie internationale a dénoncé vendredi la répression des autorités vénézuéliennes qu'elle accuse de se livrer à des exécutions, relevant au Venezuela un taux de criminalité supérieur à celui de pays en guerre.

Le pays sud-américain est confronté depuis plusieurs années à une crise économique, et 1,6 million de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015.

La préoccupation de l'organisation de défense des droits de la personne porte notamment sur la violence des forces de sécurité lors d'interventions contre des délinquants, dans les quartiers pauvres des grandes villes du Venezuela.

« Des fonctionnaires de l'État, avec des méthodes militaires, utilisent régulièrement la force de manière abusive et excessive, dans certains cas en tuant intentionnellement lors d'opérations de sécurité », assure Amnistie dans un rapport rendu public à Buenos Aires.

« Dans les cas documentés par AI, les victimes n'étaient pas armées. Les autopsies ont révélé des impacts de balle au cou, au thorax, à la tête, et la mort s'est produite alors qu'ils étaient à genoux ou couchés », s'émeut Esteban Beltran, directeur d'Amnistie internationale Espagne.

« Le nombre d'homicides au Venezuela est supérieur à celui de nombreux pays en guerre », fait-il remarquer.

Le taux d'homicides est de 89 pour 10000 habitants, soit trois fois celui du Brésil et l'insécurité qui en découle « a été une des principales causes que mentionnent les Vénézuéliens comme raison pour quitter le pays », précise la responsable d'Amnistie internationale Argentine, Mariana Fontoura.