Le numéro deux du pouvoir chaviste, Diosdado Cabello, a jugé mardi « honteuse » et « écoeurante » la réunion latino-américaine sur la crise des migrants vénézuéliens, durant laquelle 11 pays ont appelé Caracas à accepter l'ouverture d'un mécanisme d'aide humanitaire.

Face à l'exode massif de centaines de milliers de Vénézuéliens fuyant le marasme économique dans leur pays, 13 pays d'Amérique latine réunis lundi et mardi à Quito ont débattu d'une politique commune. Onze d'entre eux ont lancé mardi « un appel pour l'ouverture d'un mécanisme d'assistance humanitaire afin de soulager la crise, en portant une attention immédiate aux citoyens touchés ».

Cette réunion qui s'achève est une « honte », elle n'inspire que « le dégoût » et « l'écoeurement », a réagi Diosdado Cabello lors d'une séance de la puissante Assemblée constituante, qu'il préside.

Créée par le pouvoir chaviste pour neutraliser le Parlement, et composée uniquement de partisans du pouvoir, l'Assemblée constituante a, elle, approuvé mardi un texte visant à appuyer un plan du président Nicolas Maduro sur le rapatriement des migrants.

« Quelle tristesse, quelle honte » que cet appel dans lequel des pays latino-américains « finissent par demander de l'argent », a aussi critiqué M. Cabello.

Les 13 pays réunis à Quito - Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, Costa Rica, Chili, Équateur, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine et Uruguay - avaient notamment évoqué les « besoins financiers » des pays d'accueil.

Alliée de Caracas, la Bolivie n'a pas signé l'appel. La République dominicaine, seulement représentée par un conseiller de son ambassade, devait quant à elle signer prochainement.

Environ 2,3 millions de Vénézuéliens (7,5 % d'une population de 30,6 millions) vivent à l'étranger, dont 1,6 million qui ont émigré depuis 2015 lorsque les pénuries de nourriture et de médicaments se sont aggravées, parallèlement à l'hyperinflation. La Colombie, le Pérou et l'Équateur sont particulièrement touchés par l'afflux de migrants.

Nicolas Maduro avait par ailleurs assuré lundi, pour la première fois, que ces deux dernières années, 600 000 Vénézuéliens avaient quitté le pays pour « tenter leur chance » à l'extérieur, mais que « 90 % regrettaient » de l'avoir fait et souhaitaient revenir.