Le président élu mexicain Andres Manuel López Obrador a révélé mercredi les principales réformes législatives - parfois inédites - qu'il proposera au nouveau congrès, dont une consultation populaire pour révoquer le mandat du chef de l'État.

Le vétéran de gauche, qui prendra ses fonctions le 1er décembre, entend également modifier l'article 108 de la constitution afin de permettre de juger le chef de l'État en cas de délit de corruption ou d'atteinte aux libertés électorales.

«Ca a été le message envoyé par les Mexicains durant les élections. Ils nous ont appuyé, ont voté pour nous parce qu'ils veulent qu'on en finisse avec la corruption, et nous allons accomplir cela», a assuré Lopez Obrador en conférence de presse.

Le président élu veut également mettre en place une consultation citoyenne. Sa proposition initiale était de lancer tous les deux ans une consultation révocatoire du mandat du président, avant d'opter pour une consultation de mi-mandat, après trois ans d'exercice du pouvoir.

«Les gens ont voté pour un changement véritable, le gouvernement ne peut être replié sur lui-même» a déclaré le président élu, qui bénéficiera également d'une majorité absolue aux deux chambres, une première depuis 1994.

«AMLO», comme on le surnomme, proposera également que la corruption, le vol de combustible et la fraude électorale deviennent des délits graves et que les personnes accusées de tels délits ne puissent plus recouvrer la liberté en versant une caution.

Il propose également de faire inscrire dans la constitution un article stipulant qu'aucun fonctionnaire ne pourra gagner davantage que le président.

«On va vraiment réduire les salaires des hauts fonctionnaires, à commencer par celui du président. Je vais gagner la moitié que ce que gagne le président Peña Nieto, sans autres compensations», a affirmé Lopez Obrador.

Il veut aussi réduire le nombre de hauts fonctionnaires dans le cadre de son «plan d'austérité républicaine».

Lopez Obrador prévoit également d'abroger la réforme éducative lancée par le président sortant - une de ses polémiques promesses de campagne -, et recréer un ministère de la Sécurité publique, supprimé par Pena Nieto.

Lopez Obrador a obtenu une victoire écrasante aux élections du 1er juillet, recueillant 53,2% des voix. La coalition menée par son parti, Morena, a par ailleurs décroché 307 des 500 sièges de députés, et 69 des 128 sièges de sénateurs.

Le nouveau congrès entrera en fonction le 1er septembre.