Le Venezuela a dénoncé mardi être victime d'un «lynchage politique et financier» par les États-Unis, «inspiré par les postulats néfastes du Ku Klux Klan», au lendemain de nouvelles sanctions américaines en représailles à la réélection contestée du président Nicolas Maduro.

«Nous alertons la communauté internationale sur la menace pour la paix mondiale que représente le régime suprématiste, raciste et interventionniste qui gouverne actuellement à Washington, inspiré par les postulats néfastes du Ku Klux Klan», affirme le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le gouvernement de Donald Trump «encourage la haine, l'intolérance et le lynchage politique et financier» à l'encontre du Venezuela, poursuit le communiqué.

Le président américain a signé lundi un décret, dont la portée était dans un premier temps difficile à évaluer, visant à réduire la capacité du régime de Caracas à vendre ses actifs.

Une manière de renforcer un «blocus financier et économique cruel», qui a valeur de crime «contre l'humanité» car cela empêche «l'accès à des biens essentiels», dénonce Caracas, confronté à une violente crise économique.

Les États-Unis interdisent déjà à leurs citoyens et banques toute transaction sur la dette vénézuélienne et ont appliqué des sanctions à une soixantaine de hauts responsables de ce pays, dont le président Maduro qu'ils qualifient de «dictateur».

Ils menacent en outre d'un embargo pétrolier, dont les conséquences seraient redoutables pour le Venezuela, qui leur vend un tiers de son brut.

Washington «instrumentalise les besoins du peuple vénézuélien comme arme politique pour porter atteinte aux institutions [...] et par cette voie provoquer le renversement» du président socialiste, selon le ministère des Affaires étrangères.

Lors d'un scrutin critiqué par la communauté internationale et boycotté par l'opposition qui dénonçait une «supercherie», M. Maduro, 55 ans, a obtenu dimanche 68% des voix contre 21,2% à son principal adversaire Henri Falcon, 56 ans. Ce dernier a dénoncé un scrutin sans «légitimité» et réclamé une nouvelle élection avant la fin de l'année.

Les résultats annoncés, qualifiés de «farce» par Washington, ont été rejetés par le Chili, le Panama, le Costa Rica tout comme par le Groupe de Lima, une alliance de pays d'Amérique et des Caraïbes qui comprend l'Argentine, le Brésil, le Canada, la Colombie et le Mexique.