L'ex-principal commandant des FARC, Rodrigo Londono, a demandé pardon samedi pour l'assassinat en 2003 de Guillermo Gaviria, gouverneur du département d'Antioquia, tué lors d'une tentative de sauvetage de l'armée alors qu'il était otage de la guérilla marxiste.

Rodrigo Londono, alias Timochenko, désormais président de la Force alternative révolutionnaire commune (FARC), issue des accords de paix et qui a repris l'acronyme de l'ancienne guérilla, a fait une demande de grâce à l'épouse de Gaviria, Yolanda Pinto.

« Nous vous demandons de nous pardonner, nous ne justifierons jamais ce genre de faits qui n'ont rien à voir avec le conflit », a déclaré M. Londono à Cartagène, lors d'un événement auquel assistaient le président colombien Juan Manuel Santos, l'ex-président uruguayen Jose Mujica et l'ancien chef du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez.

« Je tenais à le confirmer ici, Monsieur le Président, en espérant toujours que Mme Yolanda nous pardonnera un jour ou l'autre », a ajouté l'ancien guérillero.

Mme Pinto, actuellement directrice de l'Unité d'aide aux victimes du gouvernement, a assuré avoir, depuis la mort de son époux, pardonné aux responsables, car elle ne souhaitait pas que sa vie « devienne un enfer ».

« En ce moment très important pour moi, pour ma famille (....) j'accepte la demande de pardon que vous m'avez faite aujourd'hui », a-t-affirmé.

Le 5 mai 2003, Guillermo Gaviria, et l'ancien ministre de la Défense Gilberto Echeverri, enlevés en avril 2002, avaient été assassinés aux côtés de huit militaires lors d'une tentative infructueuse de sauvetage menée par l'armée colombienne.

M. Santos et les FARC ont signé en 2016 un accord de paix historique prévoyant le désarmement et la transformation de l'ex-guérilla en parti politique.

Dans cet accord, elle s'engage à avouer ses crimes et à dédommager ses victimes. C'est pourquoi, à plusieurs reprises, en public et en privé, elle a présenté des excuses aux personnes victimes de ses actions armées.

L'accord de paix prévoit des peines de prison alternatives pour ceux qui avouent leurs crimes et indemnisent les victimes.