Le narcotrafiquant colombien présumé et ex-chef de milice paramilitaire Daniel Rendon Herrera, dit «Don Mario», a été formellement inculpé mardi à New York après son extradition la veille, a constaté l'AFP.

Herrera, dont les États-Unis réclamaient l'extradition depuis plusieurs années, a été présenté au juge et inculpé pour avoir «dirigé une entreprise criminelle», un cartel connu sous le nom de Clan Usuga, a précisé le procureur fédéral de Brooklyn dans un communiqué.

En tenue de sport et lunettes noires, le Colombien de 54 ans, décrit par l'agence anti-drogue américaine DEA comme «l'un des narcotrafiquants les plus redoutés de Colombie», a plaidé non coupable au chef d'accusation retenu contre lui, lors de sa présentation devant le juge Viktor Pohorelsky.

Son organisation «a importé des tonnes de cocaïne aux États-Unis» et «employait des hommes de main» ayant perpétré «meurtres, agressions, kidnappings» en Amérique du Nord et du Sud, selon le procureur.

Entre 2003 et 2014, le Clan Usuga, encore connu sous le nom de «Los Urabenos», a organisé la production, la vente et la livraison de cocaïne, notamment aux États-Unis, selon l'accusation. L'organisation contrôlait différentes régions de Colombie où elle faisait payer un «impôt» aux autres narcotrafiquants, a précisé le procureur.

Herrera fut l'un des commandants des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, milice d'extrême-droite), des milices formées dans les années 90 pour lutter contre la rébellion marxiste des FARC et démobilisées entre 2003 et 2006.

Après son arrestation en 2009, «Don Mario» avait accepté d'intégrer le processus colombien «justice et paix», qui permet aux paramilitaires avouant leurs crimes de bénéficier d'amnisties partielles, en risquant une peine maximum de prison de huit ans.

La Cour suprême colombienne a longtemps refusé de répondre favorablement à la demande américaine d'extradition, estimant que son départ empêcherait que tous ses crimes soient connus en Colombie.

Les FARC ont signé un accord de paix avec le gouvernement colombien en 2016, mais la Colombie reste le premier pays fournisseur de cocaïne, dont les États-Unis sont le plus gros consommateur.