Le Guatemala portera devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye son conflit territorial avec le Belize, le tracé de la frontière suscitant des tensions entre les deux pays depuis 150 ans.

La décision a été validée dimanche lors d'un référendum où le «oui» l'a largement emporté, à 95,89 % des suffrages après le dépouillement de 92,80 % des bureaux de vote, contre 4,11 % pour le «non».

La consultation a toutefois été marquée par une forte abstention, la participation ayant atteint à peine 24 %.

Le pays d'Amérique centrale saisira donc la Cour de La Haye pour définir la frontière entre les deux pays, qui n'est toujours pas délimitée juridiquement.

Un différend territorial vieux de plus de 150 ans oppose le Guatemala et le Belize. Bien que le Guatemala ait reconnu l'indépendance du Belize, il réclame à cette ancienne colonie britannique 12 272 km2, soit 50 % de son territoire.

Les deux pays avaient déjà annoncé leur intention de porter l'affaire devant la CIJ, mais souhaitaient auparavant consulter leur population respective sur le sujet.

Interrogé par l'AFP, l'ambassadeur du Belize au Guatemala, Alexis Rosado, a indiqué que son pays n'avait pas encore fixé de date pour son référendum sur la question.

Le chemin promet ensuite d'être long: selon plusieurs analystes, la procédure devant la CIJ pourrait durer 8 à 10 ans.

En votant dimanche avec le maillot de l'équipe nationale de football, le président guatémaltèque Jimmy Morales a assuré que son pays a de «très bonnes relations bilatérales» avec le Belize, disant souhaiter que leur litige puisse se résoudre bientôt.

Le Belize, pays de quelque 350 000 habitants, frontalier du Mexique et du Guatemala, est un îlot anglophone en Amérique centrale.

Le conflit frontalier remonte à 1783, quand l'Espagne, dont le Guatemala était alors une colonie, avait donné les territoires aujourd'hui disputés en concession au Royaume-Uni pour l'exploitation de bois.