Le parquet du Venezuela a annoncé mercredi avoir inculpé d'homicide cinq policiers responsables de la sécurité des cellules du commissariat de Valencia, où 68 personnes sont mortes le 28 mars dans un incendie.

Le drame - l'une des pires mutineries de l'histoire du pays - avait suscité la colère au Venezuela, déjà soumis à une violente crise économique et à de fortes tensions politiques entre le gouvernement de Nicolas Maduro et l'opposition.

Parmi les personnes inculpées pour homicide se trouvent le sous-directeur de la police de l'État de Carabobo, dont dépendait le commissariat, un superviseur et trois agents, par ailleurs inculpés pour non-assistance à personne en danger et corruption, selon un communiqué du parquet.

Les cinq hommes sont incarcérés depuis samedi dernier sur ordre d'un tribunal de la ville de Valencia, qui a prononcé mardi leur inculpation.

Le parquet enquête sur ce qui a pu provoquer cette tragédie, qui a coûté la vie à 66 détenus et deux femmes qui passaient la nuit en cellule.

Selon l'ONG Una Ventana a la Libertad (Une fenêtre sur la liberté), le feu a été déclenché par les détenus pour forcer les gardes à leur ouvrir les grilles et pouvoir ainsi s'échapper. Mais ces derniers ont refusé de le faire et les pompiers ont dû ouvrir un trou à l'arrière de l'édifice pour que les prisonniers puissent sortir.

«On soupçonne les policiers d'avoir touché de l'argent des détenus pour permettre à des femmes de dormir dans l'enceinte [...], entre autres irrégularités», a indiqué le parquet.

La surpopulation dans les prisons du Venezuela oblige les forces de l'ordre à utiliser les commissariats comme lieux de détention de longue durée. Or, selon la loi, la détention ne doit pas excéder 48 heures dans ces locaux.

Le surpeuplement représente 400% de la capacité d'accueil et au moins 388 personnes sont mortes depuis 2011 dans les prisons vénézuéliennes, selon les chiffres officiels et ceux des ONG de défense des droits de l'homme.