L'opposition vénézuélienne au Parlement a dénoncé mardi la détention en cours de dix militaires et de 22 civils dans le sillage de la mort d'Oscar Pérez, ex-policier rebelle abattu par les forces de l'ordre.

La députée d'opposition au Parlement Adriana Pichardo, qui présentait le rapport de la commission parlementaire sur l'opération des forces de l'ordre du 15 janvier, lors de laquelle l'ex-policier rebelle et six personnes ont été abattus, a déclaré que deux «membres de la famille proche» du pilote figuraient sur la liste des captifs.

«La commission a comptabilisé 32 citoyens vénézuéliens: 20 civils et 10 soldats liés à Oscar Perez et deux membres de sa famille proche, qui sont détenus par la dictature», a annoncé la parlementaire.

Elle a dénoncé des irrégularités pendant les arrestations, comme la «mise à sac» des logements de personnes arrêtées et «des tortures».

L'ancien policier Oscar Perez s'était rebellé contre le pouvoir du président Maduro en 2017 alors que se déroulaient des manifestations antigouvernementales au cours desquelles 125 personnes ont été tuées d'avril à juillet.

Perez avait marqué les esprits par un coup d'éclat le 27 juin 2017: il avait survolé Caracas à bord d'un hélicoptère dérobé à la police et avait lancé des grenades sur des bâtiments officiels, sans faire de victimes.

Il était depuis la bête noire du président Maduro et était activement recherché par les autorités en tant que «terroriste».

Le Parlement (contrôlé par l'opposition) a exigé du gouvernement qu'il indemnise les familles des sept personnes tuées le 15 janvier, qu'elle considère comme victimes d'«exécutions extrajudiciaires».

Le Parlement n'est pas reconnu par le gouvernement de Nicolas Maduro depuis que la Cour suprême a déclaré les décisions de cette chambre «nulles» en 2016.

Le pouvoir législatif est détenu officiellement depuis le mois d'août 2017 par une Assemblée constituante composée de partisans du président Maduro.