Des indigènes de l'ouest de la Colombie retiennent une cinquantaine de policiers depuis cinq jours, sans leur permettre de s'approvisionner, suite à un conflit territorial qui a fait un mort le week-end dernier, a annoncé vendredi le Défenseur du peuple.

Ces indigènes de l'ethnie Kokonuko retiennent entre 46 et 50 policiers sur un terrain privé de la municipalité de Puracé, utilisé à des fins touristiques, mais que la communauté revendique comme territoire ancestral, a déclaré à Radio Caracol Norman Granja, représentant local de cette entité publique chargée de la défense des droits de l'homme.

«La stratégie des indigènes est de les cerner, car ils ne peuvent sortir du site de l'entreprise Aguastibias et ils bloquent le passage des aliments», a-t-il précisé.

M. Granja a ajouté qu'une délégation du Défenseur du peuple avait tenté jeudi d'approvisionner les policiers, mais qu'entre 80 et 100 indigènes l'en avaient empêchée, menaçant d'incendier les véhicules.

«Ils entendent assainir leur territoire (...) qu'il n'y ait pas une personne étrangère à la communauté», a-t-il indiqué.

Le terrain d'Aguastibias est réclamé depuis des années par les Kokonuko comme territoire de leur réserve, où vivent entre 5000 et 7000 indigènes, selon M. Granja.

L'État a convenu de racheter le terrain, mais cela ne s'est pas encore fait et la police y a été déployée il y a deux mois, sur ordre judiciaire, pour en déloger les indigènes qui l'occupent.

Une indigène de 27 ans a été tuée, et trois autres blessés dimanche dernier lorsque la police anti-émeute a tenté d'évacuer le terrain, selon l'Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC). Une enquête a été ouverte par les autorités.