Le Mexique a «déploré» mardi la décision du président américain Donald Trump sur les jeunes sans-papiers et a demandé au Congrès américain de trouver une solution «rapide» pour mettre fin à l'incertitude qui pèse sur eux.

«Le Mexique regrette profondément l'annulation» de ce programme, a tweeté le président Enrique Peña Nieto.

«Le gouvernement mexicain soutiendra devant les pouvoirs américains une solution rapide et permanente offrant des garanties juridiques aux jeunes de DACA» («Deferred Action for Childhood Arrivals»), a-t-il ajouté sur Twitter.

Le président Donald Trump a annoncé mardi que les statuts légaux fournis dans le cadre du programme DACA, mis en place par son prédécesseur Barack Obama, seraient graduellement suspendus une fois arrivés à expiration entre les 6 et 24 prochains mois.

Le sort des quelque 800 000 «Dreamers», des enfants arrivés illégalement aux États-Unis avec leurs parents qui bénéficient actuellement d'un statut leur permettant d'étudier et de travailler, est désormais extrêmement incertain.

Environ 625 000 d'entre eux sont Mexicains selon les autorités mexicaines.

M. Peña Nieto a indiqué que le Mexique accueillerait «à bras ouverts» les jeunes qui devront retourner dans leur pays d'origine, où certains ont à peine vécu.

Les autorités mexicaines «ont un impératif moral d'agir» et elles «redoubleront leurs efforts pour garantir la protection consulaire la plus large qui soit aux jeunes affectés par cette mesure» a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

«On ne peut pas ignorer que beaucoup, quasiment 80% des jeunes inscrits au programme DACA, sont d'origine mexicaine» a commenté le vice-ministre des Affaires étrangères, Carlos Sada, en conférence de presse.

L'annonce de la fin de ce programme mis en place en 2012 a provoqué lundi quelques manifestations au Mexique, notamment à Tijuana, à la frontière avec les États-Unis, où une vingtaine de mères de famille ont protesté.

Un autre petit groupe de manifestants s'est réuni mardi devant l'ambassade des États-Unis à Mexico.

Parmi eux se trouvait une mère de famille, âgée de 40 ans, Maria Jimenez, récemment expulsée des États-Unis, dont la fille est restée là-bas, sous la protection du programme DACA.

«Ma fille s'est battue pour étudier et avancer dans la vie... Elle est comme des millions de jeunes qui n'ont rien fait d'autre que de se battre pour un meilleur avenir», commentait-elle à l'AFP.

«J'ai parlé avec elle ce matin, elle est dévastée».